>>Violences lors d'une manifestation avant le premier G20 de Trump
La chancelière allemande Angela Merkel et le président américain Donald Trump à Hambourg, le 6 juillet. |
"De très, très nombreux pays veulent continuer à appliquer l'Accord de Paris", a déclaré à la presse la chancelière allemande à la veille du sommet des dirigeants des vingt pays les plus riches de la planète à Hambourg.
Sur le climat, les discussions ne seront "pas faciles" avec les États-Unis, a pronostiqué Mme Merkel, hôte du sommet.
Le président Donald Trump a annoncé en juin le retrait de l'accord international de Paris visant à lutter contre le réchauffement de la planète.
"Et bien sûr nous n'allons pas masquer les différences mais au contraire les montrer du doigt, car il y a sur certaines questions essentielles des divergences d'opinion", a encore dit Mme Merkel.
Concrètement, les conseillers des dirigeants du G20, qui négocient depuis déjà plusieurs jours en vue d'aboutir à une déclaration finale du sommet, s'orientent vers un texte constatant le désaccord sur le climat, selon plusieurs sources proches des discussions.
L'Accord de Paris est irréversible
Le texte final, encore susceptible d'évoluer, pourrait souligner que l'Accord de Paris est "irréversible", alors que Donald Trump a plaidé pour une renégociation, souligne une de ces sources.
En outre, tous les pays du G20 en dehors des États-Unis veulent réaffirmer dans le texte leur engagement à continuer à appliquer l'accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et "constater" le fait que les États-Unis ont choisi une autre voie.
Certains pays s'inquiétaient que l'Arabie Saoudite en particulier, un des premiers producteurs de pétrole au monde, ne se désolidarise au G20 des pays favorables à l'Accord de Paris pour éviter de s'aliéner les États-Unis.
Sur le commerce, les discussions sont également difficiles en raison des velléités protectionnistes de la nouvelle administration américaine, qui menace la Chine de sanctions dans l'acier et l'Allemagne dans l'automobile.
La question semble d'ailleurs avoir été un sérieux point d'achoppement lors d'un entretien entre Angela Merkel et Donald Tump jeudi soir 6 juillet à Hambourg.
"Les Américains pensent-ils toujours que le commerce mondial doit être examiné à l'aune d'une seule question (l'Amérique en ressort gagnante ou pas ?) ou va-t-on réussir à les convaincre que si tout le monde joue de façon équitable, tout le monde en sortira gagnant ?", s'est interrogé le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, sur la chaîne ARD au sortir de cet entretien.
Selon des négociateurs, il est peu probable que les États-Unis acceptent de souscrire au G20 à une déclaration condamnant explicitement le protectionnisme, comme ils l'avaient fait lors d'un récent sommet du G7 en Italie.
"Les pays du G20 ne sont pas ceux du G7", relevait une source proche des négociations, en référence principalement à la Chine, que les États-Unis mettent le plus souvent en cause en matière commerciale.
Les conseillers des dirigeants chargés de négocier en coulisses travaillent donc sur un texte de compromis qui soulignerait l'importance du libre-échange tout en reconnaissant le droit pour un pays de se défendre commercialement en cas de pratiques illégales.
"Ce serait une première", si un terme évoquant des instruments de défense commerciale apparaissait dans le communiqué du G20, soulignait une source proche des négociations.