Opération européenne antimafia : au moins 30 arrestations

Au moins 30 personnes ont été arrêtées mercredi 5 juillet en Espagne, Italie et Allemagne pour trafic de drogues et blanchiment d'argent dans le cadre d'une opération antimafia, ont annoncé les autorités.

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Des officiers de la Guardia Civil arrêtent un homme lors d'une opération antimafia pour trafic de drogues et blanchiment d'argent, le 5 juillet à Barcelone.

L'enquête menée notamment par la direction italienne antimafia et le parquet espagnol contre le crime organisé a permis de découvrir un groupe espagnol "impliqué, entre autres activités délictueuses, dans l'extorsion, le blanchiment d'argent et le transport de grandes quantités de cocaïne et de haschich d'Espagne vers l'Italie", affirme l'organe européen de coopération judiciaire, Eurojust, dans un communiqué.

Selon les forces de l'ordre espagnoles, l'opération visait la Camorra, la mafia napolitaine. Trente-trois personnes ont été arrêtées, dont 18 en Italie, 12 en Espagne et trois en Allemagne, a précisé à l'AFP un porte-parole d'Eurojust.

L'organe européen de coopération policière, Europol, en évoquait quant à lui 30 à la mi-journée en précisant que "de nouvelles arrestations (étaient) attendues dans un futur proche". L'identité des personnes arrêtées n'a pas été révélée.

Près d'une tonne de drogue -quelque 520 kilos de cocaïne et 450 de haschich- et des biens d'une valeur de cinq millions d'euros ont été saisis en Allemagne, Italie, Portugal, Espagne et au Royaume-Uni, indique Europol.

L'Espagne, un carrefour pour les trafics de drogue

"Les revenus de la drogue étaient blanchis via des réinvestissements dans la restauration, l'import-export d'alimentation, le commerce de métaux précieux et véhicules, et le football", selon Eurojust, tandis qu'un porte-parole de la garde civile espagnole évoquait des maisons de jeux, des sociétés de location de voitures ou des boutiques d'achat-vente d'or. L'organisation "avait aussi des comptes en banque dans des paradis fiscaux", précise Eurojust.

Dans un entretien accordé au quotidien espagnol El Pais au début du mois de juin, le procureur antimafia italien Franco Roberti expliquait que la mafia italienne était "très infiltrée" en Espagne. Pour elle, "c'est un endroit stratégique pour des raisons géographiques et parce que (ces organisations) croient pouvoir y faire des affaires en étant moins inquiétées", a-t-il déclaré.

C'est un "lieu stratégique pour le trafic de drogue qui offre des opportunités pour le blanchiment d'argent. Elles l'envisagent comme un territoire à coloniser".

L'Espagne est en effet un carrefour pour les trafics de drogue, en particulier la cocaïne provenant de Colombie et du Pérou qui transite par la péninsule ibérique avant d'être acheminée vers le reste de l'Europe, ou le cannabis provenant du Maroc.

AFP/VNA/CVN

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