«À l'heure actuelle, nous sommes en train de prendre des mesures pour garantir un approvisionnement suffisant en électricité et éviter les coupures programmées" , a assuré le Pdg de Tepco, Masataka Shimizu, dans une lettre adressée au ministre de l'Économie, Banri Kaieda.
Mais du fait de l'arrêt des réacteurs nucléaires de Fukushima, Tepco va avoir besoin d'hydrocarbures pour augmenter la production dans les centrales thermiques, "ce qui coûtera 1.000 milliards de yens de plus cette année budgétaire (8,7 milliards d'euros, ndlr)" , a-t-il précisé. "Des fonds correspondants sont donc nécessaires" , a insisté le dirigeant de la compagnie d'électricité privée.
M. Shimizu a souligné que, depuis l'accident nucléaire, Tepco se trouvait "dans une situation qui lui permet difficilement d'obtenir de l'argent de la part des organismes financiers".
L'entreprise doit en outre rembourser quelque 750 milliards de yens (6,5 milliards d'euros) d'emprunts divers au cours de l'année budgétaire courant du 1er avril 2011 au 31 mars 2012.
Le Pdg a ajouté que ces difficultés financières pourraient avoir des conséquences non seulement sur les capacités de la compagnie à dédommager les victimes de l'accident mais aussi sur l'approvisionnement stable en courant de la région de Tokyo.
Provoqué par un séisme de magnitude 9 et un tsunami géant, l'accident de la centrale nucléaire Fukushima Daiichi (N°1, Nord-Est), le pire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, a entraîné des fuites radioactives, l'évacuation de 85.000 habitants des environs du site et l'interdiction de la vente de produits alimentaires de la région.
Première compagnie d'électricité du Japon, Tepco alimente le Kanto (Est), poumon économique de l'archipel comprenant la mégapole de Tokyo et ses 35 millions d'habitants.
La période estivale connaît traditionnellement un pic de consommation de courant dû à l'usage massif des climatiseurs, et une pénurie aurait des conséquences néfastes pour la troisième puissance économique mondiale, alors que Tepco doit se passer de la production des dix réacteurs de ses deux centrales nucléaires situées dans la préfecture de Fukushima.
Dans sa lettre, M. Shimizu a assuré que les huit plus hauts dirigeants du groupe allaient renoncer à toute rémunération à l'heure actuelle. Tepco a par ailleurs décidé de sabrer les rémunérations de ses cadres intermédiaires de 25% et celles de ses simples salariés de 20%.
Promettant d'éliminer les biens inutiles, M. Shimizu a évoqué la cession d'actifs financiers et de propriétés, ainsi qu'un tri dans les activités.
L'action Tepco a fondu de près de 80% de sa valeur à la Bourse de Tokyo depuis le 11 mars.
AFP/VNA/CVN