En observant les habitudes de production, les agronomes ont remarqué ces dernières années des changements importants de la part des fruiticulteurs. En dehors de l’application des modèles de bonne pratique agricole comme VietGap ou GlobalGap, visant à améliorer la qualité des fruits, ils ont mis en place de plus en plus de méthodes de stimulation de la floraison hors saison, en adéquation avec les particularités des fruits locaux pour augmenter leur production.
La culture des fruits hors saison rapporte gros aux paysans. |
La culture des fruits hors saison rapporte gros aux paysans. |
Illustration avec le fruit du dragon. En raison de la demande croissante des marchés importateurs, la superficie de la culture de ce fruit dans les provinces méridionales ne cesse de s’élargir. Concrètement, en 2003, de moins de 10.000 ha pour une production de près de 300.000 tonnes, elle est passée à près de 23.000 ha pour environ 800.000 tonnes en 2011, soit un rendement de 35 tonnes/ha environ. En moyenne, le pays étend d’un millier d’hectares chaque année la superficie des terres cultivables consacrées au fruit du dragon. À elles seules, Binh Thuân, Tiên Giang et Long An représentent 96% de la superficie et 99% de la production du pays.
Pour éviter la suroffre et la chute des cours, les cultivateurs ont installé des rampes d’éclairage artificiel dans leurs vergers afin de prolonger la lumière du jour et accentuer le processus de photosynthèse pour un rendement accru. À l’heure actuelle, la plupart des vergers de fruit du dragon en sont équipés. Une méthode simple certes, mais efficace et non polluante. Avec l’autre avantage - et pas des moindres - de permettre aux agriculteurs de moduler facilement leur offre.
“Nous réalisons chaque année trois récoltes hors saison pour l’essentiel, sans tenir compte du volume de fruits récolté lors de la principale récolte. Le rendement annuel peut ainsi atteindre 35-40 tonnes/ha. Avec notre expérience de production, nous disposons toujours de fruits en fonction des besoins du marché, sans avoir la crainte de ne pas pouvoir les vendre”, a affirmé Nguyên Hông Hoàng, propriétaire de son verger et également chef adjoint de la division technique de la Coopérative commerciale du quartier de Luong Phu C, commune de Luong Hòa Lac, district de Cho Gao, province de Tiên Giang (Sud).
Les fruits hors saison vendus au prix fort
Concernant la production du durian, outre l’utilisation d’engrais, les fruiticulteurs ont conditionné la terre pour l’assécher de manière artificielle par un procédé de drainage, ce fruit préférant les sols secs. Selon les statistiques recensées par le Département des statistiques du Vietnam, en 2011, la superficie de durian était de 24.600 ha pour une production estimée à plus de 200.000 tonnes par an.
Les fruits hors saison sont bien prisés sur le marché. |
En adoptant les méthodes citées ci-dessus, bon nombre d’habitants ont fait fortune. “Le durian produit hors saison peut être vendu 4 à 5 fois plus cher qu’un durian de saison”, s’enthousiasme Dao Van Duong, cultivateur à Cai Lây, district dont la surface de production du durian dépasse les 6.000 ha, soit la plus importante de la province de Tiên Giang et du pays.
Pour développer durablement la production de ces fruits en appliquant mieux cette technique, les économistes et gestionnaires proposent aux organismes compétents d’assister en continuité les habitants dans la mise en pratique de nouvelles technologies de culture, notamment du calcul de l’offre et de la demande sur les marchés domestiques comme étrangers en fonction de la période de l’année.“Il vaut mieux choisir les fruits locaux et typiques de la région puis répartir rationnellement la culture hors saison tout au long de l’année ou chercher à développer les fruits saisonniers que les autres pays n’ont pas. Ce pour éviter une trop grande abondance de produits similaires sur le marché et une baisse de la consommation par lassitude”, a conseillé Nguyên Minh Châu, directeur de l’Institut des fruits du Sud.
Truong Giang/CVN