Le ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural a promulgué plusieurs textes pour encourager la fabrication et l’emploi dans l’agriculture de produits naturels respectant l’environnement.
La fertilité du sol s’est nettement améliorée grâce à l’utilisation des pesticides biologiques et d’engrais naturels. |
De cette année 2000 où le pays ne comptait officiellement que deux pesticides biologiques, ces produits sont passés à 57 en 2005 puis à 344 en 2009, dont 221 produits de protection et 66 produits antiépidémiques. L’emploi de tels produits, qui suppriment les risques de “tragédie toxique” menaçant l’homme comme l’environnement, participe au développement durable de l’agriculture.
Privilégiant l’élaboration de stratégies de gestion des pesticides, Nguyên Huu Huân, directeur adjoint du Département de la protection des végétaux, indique en premier lieu qu’«il faut élaborer et promouvoir des modalités effectives de l’application de méthodes biologiques aux programmes d’encouragement de l’agriculture, en veillant à transférer davantage les technologies d’une production agricole industrielle».
Il donne en exemple la province de Soc Trang qui a adopté le modèle de culture et d’épandage d’un champignon microscopique qui parasite les chenilles se nourrissant de plants de riz. L’emploi de ce mycète par 221 agriculteurs sur 278 hectares lors de deux campagnes en 2008 et 2009 leur a permis d’économiser de 100.000 à 900.000 dôngs par hectare de pesticides chimiques.
Production bio pour le développement durable
Lorsque le Vietnam a adhéré à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les spécialistes ont pu constater qu’il n’y a pas eu de problèmes de barrières directes au commerce, mais au contraire indirect. Les normes en matière de taux résiduel de substances chimiques employées dans les cultures et l’élevage de plusieurs pays importateurs ont posé des difficultés.
L’emploi d’engrais organiques naturels permet d’améliorer la fertilité du sol et donc le rendement des cultures. |
“C’est pourquoi une production agricole propre est devenue une orientation définitive aujourd’hui. Celle-ci permettra en outre de s’assurer d’une agriculture durable et d’une plus grande sécurité sur le plan alimentaire, avec donc des retombées en terme de santé publique”, a affirmé le directeur adjoint du Centre national d’encouragement à l’agriculture, Mai Thành Phung.
Le Centre d’encouragement à l’agriculture insiste donc constamment sur la nécessité pour les agriculteurs d’utiliser des engrais naturels à la place d’engrais chimiques, des pesticides biologiques à la place de ceux ordinaires, d’autant qu’il s’agit de matières organiques qui protègent le sol et le nourrissent naturellement, permettant ainsi de préserver leur intégrité comme leur fertilité.
Ce sont à ce jour les horticulteurs qui le plus ont commencé à changer leurs habitudes, grâce aux campagnes de communication et aux conseils des administrations en matière d’application de tels produits, lesquels sont de plus en plus nombreux avec les progrès scientifiques.
Ainsi, l’application des engrais organiques suivants BPA, Nui Tô 222, Dasvilas, Vina Humat dans la province d’An Giang (Sud) lors des campagnes automne-hiver 2010 a permis de relever le rendement réel des rizières à 5,09-5,92 tonnes par hectare, soit de 0,40 à 0,83 tonnes de plus qu’avec des engrais chimiques. Et à partir de la campagne hiver-printemps 2010-2011, le rendement a atteint 7,86 tonnes par hectare, soit 0,34 tonnes au-delà des prévisions des spécialistes.
“L’emploi d’engrais organiques naturels permet d’améliorer la fertilité du sol et donc le rendement des cultures, ce qui répond parfaitement aux objectifs de développement durable de l’agriculture locale”, a affirmé Ngô Thi Tiên Giang, du Centre provincial d’encouragement à l’agriculture.
Truong Giang/CVN