La sécurité alimentaire au défi du changement climatique

À l’occasion de la Journée mondiale des vivres (16 octobre), les experts tirent la sonnette d’alarme sur la sécurité alimentaire qui est menacée par le changement climatique.

La production rizicole au Vietnam a bénéficié d’une croissance impressionnante ces 25 dernières années. D’un pays naguère en pénurie alimentaire, le Vietnam est devenu le deuxième exportateur mondial de riz. Aujourd’hui, il exporte un tiers de sa production rizicole en représentant 20% du montant des transactions mondiale.

Dans sa stratégie décennale de développement socioéco-nomique pour la période 2011-2020, le Vietnam s’est fixé pour objectif de bénéficier d’une agriculture développée et modernisée, d’un rendement élevé et d’une forte compétitive afin de garantir sa sécurité alimentaire et de répondre à ses besoins économiques d’exportation.

Le Vietnam est devenu le deuxième exportateur mondial de riz, en représentant 20% du montant des transactions mondiales.

Seule une croissance durable de son agriculture lui permettra d’approvisionner suffisamment sa population actuelle et de répondre à sa croissance démographique, tout en améliorant la vie de sa population. Pour ce, il est urgent de trouver de nouvelles ressources financières, de développer la recherche scientifique et les transferts de technologies, d’augmenter l’investissement du secteur privé par l’intermédiaire du partenariat public-privé comme d’anticiper les risques afin de prendre des mesures appropriées, a déclaré Dang Kim Son, directeur de l’Institut des politiques et stratégies de développement rural et agricole. 

L’agriculture, secteur le plus affecté

Selon le Comité intergouvernemental sur le changement climatique de l’Organisation des Nations unies, le Vietnam est le deuxième des cinq pays qui seront les plus affectés par le changement climatique, à commencer par la montée du niveau des océans compte tenu de ses zones littorales de faible altitude - les deltas du Mékong et du fleuve Rouge - où vivent plus de 20 millions de personnes.

Dans un scénario élaboré par le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement, le climat de l’ensemble du pays connaîtra d’importantes modifications. Vers la fin du XXIe siècle, la température moyenne sera supérieure de 2,3°C. La pluviosité augmentera fortement durant la saison des pluies et diminuera considérablement en saison sèche. Le niveau de la mer sera supérieur de 75 cm par rapport à celui de la période 1980-1999. Les canicules accompagnées d’importantes invasions d’eau salée séviront dans le delta du Mékong dont la population connaîtra de nombreux problèmes, notamment par manque d’eau potable. Les eaux salées pénètreront de plus en plus profondément dans les terres, la salinité étant estimée atteindre de 20% à 30%.

D’ici à la fin du XXIe siècle, les canicules accompgnées d’invasion d’eau salée seviront dans le delta du Mékong.  

«Le Vietnam sera l’une des premières victimes graves du réchauffement de la planète, et ce d’autant plus que 73% de sa population vit de l’agriculture. Les inondations prévues, en frappant 5.000 km² de terres arables du delta du fleuve Rouge et 20.000 km² du delta du Mékong, entraîneront une baisse de la production agricole de 12%, ce qui représente une perte de 5 millions de tonnes de produits. En outre, les remontées d’eau salée causeront la perte de terres agricoles», a estimé Cao Duc Phat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural.

D’après le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement, si le niveau de la mer augmente d’un mètre, 39% environ de la superficie du delta du Mékong sera sous les eaux, plus de 10% dans le delta du fleuve Rouge, et environ 2,5% dans le Centre. Selon l’Institut international de recherche en riziculture, une augmentation de 1°C de la température entraînera une baisse de la production de riz et de maïs de 10% et 20% au Vietnam.

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a également prévenu que les calamités naturelles surviendront plus souvent, avec plus d’amplitude comme de puissance, d’où des pertes humaines et matérielles supplémentaires en conséquences. 

Depuis cinq ans déjà, les provinces du delta du Fleuve rouge subissent consécutivement de graves sécheresses causées par la baisse du niveau du fleuve Rouge qui a connu ses niveaux les plus bas depuis un siècle. Selon les prévisions, vers 2070, le cours du Mékong sera supérieur de 41% en amont et de 19% en aval dans le delta durant la saison des pluies. Et inversement, ils seront inférieurs de 24% et de 29% lors des saisons sèches, et au Nord, le cours du Fleuve Rouge sera inférieur de 19%.

Sécheresses, inondations et salinisation détruiront des terres agricoles, d’où une baisse de la production agricole nationale de 6 millions de tonnes, soit de 13%. Le Vietnam subira au niveau national une hausse de 20% des crues. Les ressources d’eau potable baisseront également avec la salinisation. D’autres phénomènes sont anticipés, tels les pluies acides qui porteront atteinte à la riziculture mais aussi à l’aquaculture... 

 Thê Linh/CVN

 

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