L'entrée du siège de la police judiciaire de Paris au 36 Quai des Orfèvres, le 1 |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cet homme de 34 ans, affecté à la brigade des stupéfiants depuis plusieurs années, et dont le profil de "ripou" qui se dessine intrigue, a été interpellé à la mi-journée sur son lieu de vacances vers Perpignan, ont annoncé dans un communiqué le préfet de police de Paris et le procureur de la République, confirmant une source policière.
Selon cette source policière, il a été aussitôt placé en garde à vue et entendu par les enquêteurs de "la police des polices" (l'Inspection générale de la police nationale, IGPN).
Le suspect, "beau gosse", est considéré comme "quelqu'un de confiance", plutôt "passe-muraille", selon des sources policières, mais beaucoup "se posent des questions sur son attitude récente".
Selon de tout premiers éléments d'enquête, il serait "propriétaire de sept appartements" à Perpignan, aurait mené un train de vie qui intéresse les enquêteurs et des complicités ne sont pas exclues "voire même dans la police" mais pas au "36", assurent ces sources.
Samedi 2 août, quelques heures à peine avant son interpellation, il appelait encore ses collègues pour faire le point sur les dossiers en cours, selon une source policière.
Le ministre de l'Intérieur, évoquant "une affaire extrêmement grave", a annoncé sa suspension à titre conservatoire. "Si l'enquête devait confirmer son implication (...), je prendrai toutes les sanctions et autres dispositions nécessaires".
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, donne une conférence de presse, le 2 août 2014 à Paris. |
Des perquisitions étaient menées samedi 2 août sur le lieu de villégiature du suspect, ainsi qu'à son domicile parisien, a dit la source policière.
"Beau gosse passe-muraille"
La disparition de 52,6 kg de cocaïne, estimés à 2 millions d'euros à la revente et saisis le 4 juillet par la brigade des Stups', y a suscité une forte émotion : elle est inédite, par son ampleur, dans les annales de la police.
Jeudi 31 juillet, la drogue ne se trouvait plus dans la salle des scellés ultra sécurisée dont l'accès nécessite de signer un registre et d'être accompagné d'un fonctionnaire en possédant la clé.
L'IGPN s'était rendue "sans délai" sur place et le "36" a été minutieusement perquisitionné.
Les enquêteurs se sont intéressés à un homme qui a été "vu entrant dans les locaux avec deux sacs et en ressortant peu après et ce, dans la nuit du 24 au 25 juillet". L'exploitation des moyens vidéo autour du "36" a permis "d'établir une forte ressemblance entre cet individu et un fonctionnaire des Stups'.
La drogue - qui n'avait pas été retrouvée en fin d'après-midi - provenait d'une saisie réalisée dans un appartement parisien à l'issue d'une longue enquête qui avait mené aussi à 14 interpellations, selon le communiqué.
La plupart des policiers interrogés par l'AFP faisaient part de leur "incrédulité" et évoquaient "un coup de tonnerre, un électrochoc si le vol est avéré". D'autant que le "36" a été secoué par un scandale il y a quelques mois avec l'inculpation de deux policiers de la brigade de recherche et d'intervention (BRI), soupçonnés d'avoir violé une Canadienne dans leurs locaux.
AFP/VNA/CVN