COVID-19
France : Macron veut desserrer l'étau pour les étudiants, mais l'hiver s'annonce long

Emmanuel Macron a souhaité jeudi 21 janvier que les étudiants, privés d'amphis depuis plus de deux mois, puissent retourner à la fac un jour par semaine, mais la lutte contre l'épidémie de COVID-19 s'annonce encore longue cet hiver, sous la menace persistante des variants plus contagieux du virus.

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Tests antigéniques menés au sein du lycée Suger (élèves et professeurs) à Saint-Denis, au nord de Paris, le 21 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, doit faire le point jeudi 21 janvier soir, à 20h sur TF1, sur l'évolution de la situation sanitaire, sur fond de légère hausse des contaminations et des hospitalisations et sans perspective d'allègement des restrictions.

Une semaine après l'annonce du couvre-feu avancé à 18h00 sur le tout le territoire, il n'y aura "pas d'évolution des restrictions nationales cette semaine", avait indiqué mercredi 20 janvier le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. "Nous donnons sa chance à ce (dispositif), il est possible que cette mesure permette de freiner la circulation du virus encore davantage dans notre pays", avait-il ajouté.

Mais "si la part (du) variant (anglais) devait augmenter de façon sensible et que nous devions suivre une trajectoire à l'anglaise, le confinement deviendrait probablement une nécessité absolue", a prévenu jeudi 21 janvier Olivier Véran, devant la commission des lois du Sénat, où il était entendu sur le projet de loi de prolongation de l'état d'urgence sanitaire.

Face à cette perspective, l'infectiologue de l'hôpital Cochin, Odile Launay, a suggéré qu'un éventuel reconfinement ne concerne que "les gens les plus à risque".

"Ce sont eux qui vont être très vite vaccinés, qui sont le plus à risque d'être hospitalisés, de faire des formes graves", a-t-elle poursuivi sur RMC/BFM-TV, et "ça permettrait de maintenir une certaine vie économique et en particulier pour nos plus jeunes d'envisager de reprendre une vie, de reprendre la fac".

"Chèque psy" 

La situation psychologique et économique des étudiants, soumis à la précarité et à l'isolement, inquiète de plus en plus. En visite à l'université de Paris-Saclay, Emmanuel Macron a souhaité qu'ils puissent retourner à la fac une fois par semaine, avoir accès deux fois par jour à un repas pour un euro dans les restos U et faciliter leur prise en charge psychologique, en créant un "chèque psy".

Dans l'immédiat, le statu quo annonce une "saison blanche" pour les stations de ski, qui ne pourront pas rouvrir les remontées mécaniques le 1er février, et probablement pas durant les vacances d'hiver (étalées du 6 février au 1er mars), a d'ores et déjà annoncé le secrétaire d'État au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne.

Si les soldes ont bien démarré mercredi 20 janvier, avec des magasins moins bondés que d'habitude, les perspectives restent sombres en revanche pour les bars, restaurants et les lieux culturels (théâtres, musées, cinémas), fermés depuis la fin octobre.

Mercredi 20 janvier, la barre des 25.000 cas positifs enregistrés en une journée a été dépassée (26.784) pour la deuxième fois seulement en janvier. Selon des données plus consolidées, mais pas définitives, le nombre de personnes testées positives est resté stable la semaine dernière, à plus de 128.000.

Emmanuel Macron (gauche) à la rencontre de chercheurs le 21 janvier à l'université de Paris Saclay à Orsay.
Photo : AFP/VNA/CVN

Conséquence de l'augmentation des contaminations à la sortie des fêtes de fin d'année, les entrées à l'hôpital sont reparties à la hausse, repassant au-dessus de 10.000 sur sept jours depuis cette semaine. Avec plus de 25.000 patients COVID-19 hospitalisés sur tout le territoire, dont 2.842 en réanimation, la charge sur le système de santé reste élevée, au même niveau qu'à la sortie de la 2e vague cette automne.

La France a enregistré 316 décès supplémentaires à l'hôpital mercredi 20 janvier, un niveau stable depuis des semaines, portant le total à 71.652 morts depuis le début de l'épidémie (hôpital et Ehpad confondus).

Près de 700.000 vaccinés 

Seule bonne nouvelle, le taux d'incidence -les nouveaux cas pour 100.000 habitants sur une semaine- s'est stabilisé au niveau national depuis plusieurs jours, autour de 190. S'il est encore trop tôt pour y voir un effet des couvre-feux à 18h00, le ministère de la Santé estime que cette solution est "efficace" dans les 15 départements où il est entré en vigueur depuis le 2 janvier. Deux semaines plus tard, le taux d'incidence y est en baisse dans dix départements.

Mais aux yeux des autorités sanitaires et de nombreux médecins, le contexte est rendu toujours très fragile par la menace des variants du COVID-19, dont le "VOC 202012/01" plus contagieux, qui a submergé le système hospitalier au Royaume-Uni, où 1.820 décès supplémentaires ont été enregistrés mercredi  20 janvier (93.290 morts au total), un nouveau record quotidien.

Un nouveau point est attendu jeudi 21 ou vendredi 22 janvier sur la propagation en France de ce variant, présent dans 1 à 2% des cas la semaine dernière, et sur le variant 501Y.V2 détecté en Afrique du Sud, dont les scientifiques craignent qu'il ne soit plus résistant au vaccin.

Mercredi  soir 20 janvier, la direction générale de la Santé a fait état d'un bilan de près de 693.000 doses de vaccin déjà injectées sur près de 2 millions disponibles, soit une hausse de 200.000 en deux jours.

Mais pour le conseil scientifique, si les vaccins constituent "un espoir majeur pour limiter l’impact voire résoudre en grande partie la pandémie COVID-19", ce n'est "pas avant l'été - automne 2021".

AFP/VNA/CVN

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