France : les routiers entament une grève reconductible pour leurs salaires

Opérations escargot, blocage de sites industriels ou de dépôts pétroliers : les routiers entament ce dimanche soir 18 janvier une grève reconductible pour réclamer des augmentations de salaires, un mouvement censé gêner le patronat mais qui risque de perturber la circulation.

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Marseille, Bordeaux, Brest, Lyon, Metz, Lille : les syndicats appelant à la grève réfléchissaient encore aux opérations exactes à mener en fonction de la mobilisation des routiers dans la nuit de dimanche 18 janvier à lundi 19 janvier, mais d'ores et déjà des actions sont prévues dans ces villes ou alentours, et notamment au port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine).
 

Des routiers bloquent une route qui mène au marché de Gros de Lyon-Corbas, le 18 janvier.


L'intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC donne le coup d'envoi de ces opérations dès 22h00. Elles "dureront au moins jusqu’au 20 janvier", date de la prochaine séance de négociation annuelle obligatoire (NAO) dans le transport routier de marchandises, où les syndicats espèrent obtenir des augmentations de salaires.
Une seconde réunion est programmée jeudi 22 janvier. Mais la grève pourrait chambouler le calendrier établi.
Importantes perturbations à Marseille lundi 19 janvier
Une cinquantaine d'actions sont prévues sur l'ensemble du territoire dans la nuit de dimanche 18 janvier à lundi 19 janvier.
Le Centre régional d'information et de coordination routière Méditerranée a prévenu que les principaux axes routiers de Marseille devraient connaître d'"importantes perturbations de la circulation". Il conseille d'éviter de prendre la route entre 6h00 et 9h00.
À Bordeaux, des blocages de "plusieurs centres stratégiques économiques dans les secteurs de la grande distribution" (plateforme d'achats de grossistes et entrepôts de stockage) sont planifiés, selon Marc Rosa (CGT). L'A63 risque d'être affectée, selon lui.
"L'objectif c'est pas de bloquer la population mais de toucher les employeurs", assure toutefois Pascal Goument, de la CFTC-GND.
En cas de blocages d'axes routiers, aux péages d'autoroute par exemple, seuls les poids-lourds seront stoppés par les grévistes, qui laisseront passer les véhicules légers. Il y aura "forcément, à la marge, un peu de ralentissement", selon Jérôme Vérité, patron de la CGT Transports.
En région parisienne, les syndicalistes envisagent de bloquer le port de Gennevilliers dès cette nuit et jusqu'à mardi matin 20 janvier. Gennevilliers est le premier port d'Ile-de-France. Chaque année, 20 millions de tonnes de marchandises transitent sur cette plateforme.
La plateforme aéroportuaire de Roissy et d'autres zones industrielles au nord de Paris sont également au programme.
Proposition améliorée du patronat
Les chauffeurs de car et les salariés du secteur logistique (stockage, magasinage, traitement des commandes, etc.) sont également appelés à cesser le travail pour "refuser la paupérisation et la Smicardisation rampantes" de la profession.
Les syndicats réclament "une augmentation du pouvoir d’achat minimum de 100 euros" par mois, en portant à 10 euros le taux horaire minimum pour les coefficients les plus bas à l'embauche.
"Les salaires dans le monde du transport sont quasiment gelés depuis trois ans. Or, pendant ce temps, le Smic continue à augmenter", a expliqué Marc Rosa. "Résultat : certains salariés qui ont entre 5 et 7 ans d'ancienneté touchent l'équivalent du Smic".
En 2014, un seul des quatre coefficients en vigueur (qui servent de base aux négociations salariales) dans le transport routier - celui des salariés les plus qualifiés - dépassait le Smic (9,61 euros bruts par heure en 2015).
Or, le contexte est favorable à des revalorisations, estiment les syndicalistes, pointant les aides publiques octroyées aux entreprises via le pacte de responsabilité et le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), ou encore la baisse des prix du carburant.
"Nous n'avons pas les marges de manœuvre suffisantes", rétorque Nicolas Paulissen, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers, une organisation patronale.
Les revendications des syndicats, qui exigent aussi un 13e mois ou la suppression de la carence maladie, sont "en décalage avec les réalités économiques des entreprises", a déclaré M. Paulissen, regrettant leur "choix tactique" d'appeler à manifester "avant la négociation".
Son organisation présentera mardi 20 janvier une "proposition améliorée" de "1% à 2% de hausse selon les coefficients", alors que les syndicats réclament 5%.
La CFDT Transports, premier syndicat de la profession, ne fait pas partie de l'intersyndicale. Elle avait organisé en décembre une action coup de poing pour peser sur les négociations.
 

AFP/VNA/CVN


 

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