>>Ebola : nouvelle enveloppe européenne de 215 millions d'euros pour vaccins et dépistage
>>L'épidémie d'Ebola "sur une pente descendante"
À la veille de la CAN, délocalisée pour cause d'épidémie, le nombre de nouveaux cas de cette fièvre hémorragique mortelle à plus de 50% est retombé en janvier à son plus bas niveau depuis août en Sierra Leone et en Guinée, voire depuis juin pour le Liberia, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Pour cette bataille finale, deux médecins étrangers évacués après avoir été contaminés, un Américain au Liberia en septembre, le Dr Rick Sacra, et un Cubain en Sierra Leone en novembre, le Dr Felix Baez Sarria, remontent au front de l'épidémie.
Des membres de Médecins sans frontières s'occupent de malades touchés par le virus Ébola à Monrovia, la capitale libérienne, le 27 septembre 2014. |
"Si cette tendance se confirme, cela suggère que nous avons passé un cap et que l'épidémie s'est engagée sur une pente descendante", a commenté jeudi soir 15 janvier le coordinateur de l'ONU pour la lutte contre l'épidémie, le Dr David Nabarro.
"Ravi" de cette baisse, le Dr Nabarro a mis en garde contre tout relâchement car "le risque d'une recrudescence persiste". De fait, un infirmier de la Croix-Rouge sierra-léonaise est décédé mardi dans la province de Kenema (Est), épicentre initial de l'épidémie dans ce pays, où aucun cas n'avait été signalé depuis 37 jours.
Autre signe d'un déclin de la vigilance en Sierra Leone, qui compte le plus grand nombre de cas et où la transmission reste élevée dans région de l'Ouest, comprenant la capitale Freetown : 80% des appels au numéro d'urgence contre Ebola, le 117, sont des canulars téléphoniques, selon les autorités.
Une nouvelle campagne de porte-à-porte de prévention du paludisme, maladie dont les premiers symptômes sont similaires à ceux d'Ebola, a été lancée vendredi 16 janvier dans plusieurs régions de Sierra Leone, afin notamment d'éviter un engorgement des centres de traitement de cette fièvre hémorragique, après une opération identique en décembre.
Essais de traitements et de vaccins
Le nouveau chef de la Mission de l'ONU pour la lutte contre Ebola (UNMEER), Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, qui achevait le 12 janvier à Conakry sa première tournée des trois pays voisins, a salué un "progrès substantiel", notamment "au plan des infrastructures", mais a prévenu que le succès final dépendrait de l'adhésion des populations.
Deux personnes, un policier et son chauffeur, ont été tuées et leurs corps brûlés la semaine dernière dans le Sud-Ouest de la Guinée, près de la frontière avec la Sierra Leone, par des villageois qui les accusaient de propager le virus après le décès soudain d'un habitant auquel ils avaient donné des calmants.
Un retour progressif à la normale paraît néanmoins inexorable, avec en particulier la réouverture des écoles, annoncée cette semaine pour le 19 janvier en Guinée et la semaine dernière pour le 2 février au Liberia, après six mois de fermeture.
Le gouvernement guinéen a annoncé pour cette rentrée impromptue la mise à disposition dans tous les établissements scolaires de kits sanitaires, notamment du chlore, de thermomètres, de savon et d'équipes de surveillance et de suivi des enfants pour déceler d’éventuels cas de fièvre.
Centre de traitement d’Ébola à Kerry town, dans la banlieue de Freetown |
L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, partie en décembre 2013 du Sud de la Guinée, a fait quelque 8.500 morts identifiés sur plus de 21.000 cas recensés, à 99% dans ces trois pays, selon un bilan de l'OMS arrêté au 13 janvier et diffusé vendredi 16 janvier.
Les prochaines épidémies devraient être moins meurtrières, grâce aux progrès entraînés par l'ampleur de celle-ci dans le domaine de la recherche. Des essais de traitements prometteurs ont été récemment lancés dans les pays touchés, où des tests de vaccins doivent également débuter avant la fin du mois.
La Commission européenne a annoncé vendredi 16 janvier le lancement d'un partenariat avec l'industrie pharmaceutique européenne pour financer à hauteur de 215 millions d'euros huit projets de recherche contre Ebola, notamment de vaccins et de tests de diagnostic rapide.
Cette décrue intervient juste avant le coup d'envoi, samedi 17 janvier, de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de football en Guinée équatoriale, qui a accepté d'accueillir in extremis la compétition, jusqu'au 8 février. Le pays hôte initial, le Maroc, s'est vu retirer l'organisation de l'épreuve par la Confédération africaine de football (CAF), qui a refusé son exigence de report en raison de l'épidémie.
AFP/VNA/CVN