La forte appréciation du franc par rapport aux autres devises, surtout à l'euro, monnaie de principaux partenaires commerciaux de la Suisse, précarise l'économie suisse, en particulier l'industrie d'exportation et le tourisme.
Une menace pour la fabrique et le tourisme
À Gruyères, ville du fromage célèbre "Gruyère" dans le canton de Fribourg, Ouest de la Suisse, Bernard Gaudard a fabriqué du fromage pour des décennies, un tiers de ses produits prestigieux sont exportés à des membres de l'UE.
À cause du franc fort, ses affaires deviennent plus dures. Certains clients européens ont arrêté leurs importations de son fromage, il faut bien trouver une solution pour diminuer le stock de fromage.
M. Gaudard dispose d'une clientèle suisse stable et il a réussi à trouver de nouveaux clients au Japon et dans des pays de l'Europe de l'Est et les activités de son entreprise se sont diversifiées.
Aucun employé dans son entreprise n'a été licencié. Toutefois, certains des fermes suisses sont obligées de réduire leurs effectifs en raison de difficultés économiques causées par le franc fort.
Les Suisses font des achats à l'étranger à cause du franc fort, À Saint-Gingolph, village français qui se situe à la frontière franco-suisse, sur la rive sud-est du Lac Léman, selon Bruno Chaffard, charcutier français, la clientèle suisse représente 80% des affaires de sa charcuterie. Chaque week-end, il y a beaucoup de monde qui proviennent de la Suisse, même du Nord de la Suisse, pour acheter de la viande qui est moins chère qu'en Suisse.
À Saas-Fee, villégiature d'hiver dans le Sud de la Suisse, le directeur de l'office de tourisme, Pascal Schär, a affirmé qu'à cause du franc fort, la consommation telles que l'hébergement, les nourritures et le frais de ski, est plus chère que celle en Allemagne, en Autriche et en France, pays voisins de la Suisse, ajoutant qu'une remise pour le séjour est nécessaire pour attirer davantage de voyageurs étrangers.
Des interventions efficaces
La Banque Nationale Suisse (BNS) est la seule institution autorisée à produire et à mettre en circulation des billets de banque. Son rôle consiste à rechercher les moyens les plus efficaces pour lutter contre les variations de change.
La surévalutation a atteint son pic en août dernier. Pendant les fêtes de Genève qui ont eu lieu au mois d'août, le taux de change entre le franc suisse et l'euro a franchi le seuil de 1,00. Pour la majorité des forains, peu importait la monnaie utilisée par le visiteur : un euro ou un franc suisse, c'était devenu pareil.
Les moyens les plus efficaces pour lutter contre les fluctuations de change relèvent de la politique monétaire, qui est du ressort de la BNS. Le 6 septembre 2011, la BNS est intervenue pour la quatrième fois en l'espace d'un mois en fixant un cours plancher de 1,20 franc pour 1 euro.
D'après des entreprises suisses, si les perspectives économiques et les risques de déflation l'exigent, la BNS prendra des mesures supplémentaires.
Pour le Conseil fédéral de la Suisse (gouvernement), à court terme, des allégements sensibles sont prévus dans la promotion des exportations et les transports. À moyen terme, des investissements dans le tourisme ainsi que dans la technologie et l'innovation visent à renforcer la place économique suisse. En outre, il est prévu de verser une contribution exceptionnelle au fonds de l'assurance-chômage en vue de permettre, au besoin, le versement d'indemnités en cas de réduction de l'horaire de travail.
Dès le 16 février 2011, le Conseil fédéral a pris de premières mesures. Elles portent sur la promotion touristique nationale, l'assurance contre les risques à l'exportation (ASRE) et la promotion de la technologie et de l'innovation, et sont également au stade de la mise en œuvre.
Le Conseil fédéral suit en permanence l'évolution de la situation et prendra, le cas échéant, d'autres dispositions pour soutenir la place économique. Il poursuit par ailleurs résolument toutes les mesures relevant de la politique de croissance qui s'inscrivent dans le long terme. Il s'agit notamment de la conclusion d'accords de libre-échange avec des pays émergents dynamiques tels que la Chine, l'Inde et la Russie, et d'efforts visant à alléger la charge administrative des entreprises.
XINHUA/VNA/CVN