>> Mercedes renoue avec le succès grâce à la première victoire de Russell en F1
>> F1 : le champion Verstappen s'offre la dernière pole de 2022
>> F1 : la Chine reste pour le moment au calendrier 2023
Patrick Tambay le 15 novembre 1983 au volant d'une F1 Renault-Elf lors d'essais sur le circuit du Castellet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Deux victoires en Grand Prix, sur deux circuits mythiques, Hockenheim en 1982 et Imola en 1983. De quoi laisser une trace durable dans les palmarès où ne figurent que cinq autres vainqueurs français pour la prestigieuse Scuderia (Maurice Trintignant, Jean Alesi, Didier Pironi, René Arnoux et Alain Prost), même si le reste de son passage, tardif, en F1 a été moins marquant.
Considéré comme un "gentleman driver" au physique avenant et toujours aimable, c'est un accident fatal qui est à l'origine de son arrivée chez Ferrari, celui de son grand ami Gilles Villeneuve, qui lui avait demandé d'être le parrain de son fils Jacques. Il remplace le Québécois, qui se tue en mai 1982 lors des essais du Grand Prix de Belgique.
Au volant d'une monoplace de haut niveau, pour la première et dernière fois de sa carrière, Tambay collectionne les podiums. Il termine 7e du Championnat du monde en 1982, 4e la saison suivante, le meilleur classement de sa carrière.
Tambay avait surtout conquis le coeur des "tifosi" en remettant sur les rails une Scuderia Ferrari désemparée après le décès de Gilles Villeneuve puis le grave accident de Didier Pironi quelques semaines plus tard lors des essais du Grand Prix d'Allemagne.
En remportant la victoire lors de ce même Grand Prix, Tambay avait conjuré le sort qui s'acharnait sur Ferrari. Il la dédiera à Villeneuve, à Pironi et à Enzo Ferrari pour lui avoir fait confiance.
Son deuxième triomphe l'année suivante à Imola, tout près du siège de Ferrari à Maranello, établira définitivement sa popularité auprès des fans italiens.
Voix de la F1
Il avait couru son premier Grand Prix en Grande-Bretagne en 1977 dans une Ensign du Theodore Racing, alors qu'il venait de fêter ses 28 ans. Il y eut ensuite deux saisons frustrantes chez McLaren, en 1978 et 1979, un congé sabbatique et un retour chez Theodore, puis Ligier, en 1981. Sans grands résultats.
Après Ferrari, la récolte est redevenue maigre - trois podiums et une pole position chez Renault (1984-1985) et deux points chez Lola-Haas (1986) - et Tambay, comme d'autres avant lui, s'est consolé en endurance, chez Alpine-Renault et Jaguar, et en rallye-raid, au Paris-Dakar (3e en 1988 et 1989).
Eclectique, il l'avait déjà été en début de carrière en s'imposant souvent dans la série américaine Can-Am, disputée par des prototypes surpuissants: 6 victoires et le titre en 1977, idem en 1980. Avant l'automobile, Patrick Tambay, né en 1949 à Paris, s'était même vu skieur de compétition.
Après sa carrière, Tambay est devenu l'une des voix de la F1, toujours précis, toujours intéressant, aux micros de Canal Plus, de RMC, de La Cinq ou encore de Motors TV, une chaîne thématique fondée avec son ami Jean-Luc Roy.
Il était aussi devenu élu dans la petite ville du Cannet (Alpes-Maritimes). D'abord comme adjoint aux Sports à partir de 1995, avec dans son équipe le footballeur Christian Lopez et le volleyeur Alain Fabiani. Puis comme conseiller général et départemental, élu en 2002, 2008 et 2015 sous les couleurs des Républicains.
Frappé par la maladie de Parkinson, Tambay avait dû lever le pied ces dernières années. Mais certaines accalmies de la maladie lui permettaient de retrouver ses amis pour boire un café près de la mairie du Cannet. Et sourire en évoquant ses années chez Ferrari.
AFP/VNA/CVN