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Sauf surprise de dernière minute, le rapprochement entre les deux distributeurs, qui cumulent un chiffre d'affaires de plus de 7 milliards d'euros et 333 magasins, rien que sur la France, semble désormais bien engagé. La transaction valoriserait Darty à environ 615 millions de livres (environ 860 millions d'euros).
Photo montage des deux enseignes Darty et Fnac. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un mariage entre les deux enseignes renforcera considérablement le poids des deux acteurs, malmenés par la concurrence de nouveaux acteurs comme Amazon, qui a déjà provoqué plusieurs faillites (Virgin), et qui ont été contraint de revoir en profondeur leurs modèles, pour les axer davantage vers l'omnicanal et le digital.
La transaction renforcera notamment la force de négociations des deux groupes lors des achats réalisés auprès des mastodontes de l'électronique grand public, comme Apple et Samsung, pour obtenir de meilleurs tarifs. Avec peut-être à la clé de possibles réductions de tarifs.
Mais globalement d'un point de vue consommateurs, le mariage n'aura que peu de conséquences, la Fnac s'étant engagé à conserver les deux enseignes, et les concepts magasins ou l'offre de produits n'étant amené qu'à évoluer à la marge, estime Yves Marin, analyste distribution chez Kurt Salmon.
Des économies, d'un montant estimé de 85 millions d'euros, devraient être réalisées, notamment sur la logistique, le transport et les fonctions support (comptabilité, informatique, etc..). Mais cet aspect provoque déjà l'inquiétude des salariés. "C'est catastrophique, socialement ça va être terrible", estime la CFDT Darty.
Craintes sociales
"Les mutualisations sur les centrales d'achat, la logistique, le siège ou le SAV (service après vente) ne se feront pas malheureusement sans casse sociale", a renchéri Thierry Lizé, délégué FO à la Fnac.
L'autre crainte vient de possibles cessions de boutiques que pourrait demander l'Autorité de la concurrence pour autoriser le rachat, si elle estime que ce dernier pourrait créer des positions dominantes sur certaines zones. Mais selon M. Marin, les fermetures ne devraient pas concerner plus de 5% du parc des deux enseignes, soit une quinzaine de magasins, si l'on se réfère à l'historique des décisions de l'Autorité sur le même type d'opérations.
Ces craintes sociales sont donc à relativiser selon lui, car le rapprochement des deux groupes "se fait dans une logique de conquête et de croissance, pas dans une optique de rationalisation des coûts à outrance". L'opération reste soumise à un certain nombre d'étapes, dont une approbation définitive par le conseil d'administration de la Fnac, qui a jusqu'au 11 novembre pour déposer une offre ferme de rachat.
Dans l'intervalle, les deux groupes se réservent le droit de se retirer ou de modifier les termes de l'accord, ont tenu à préciser Fnac et Darty dans leur communiqué conjoint.
Un comité de groupe extraordinaire doit également être organisé pour expliquer aux représentants syndicaux les termes de l'offre et ses conséquences, probablement la semaine prochaine ou la suivante, selon Mme Gaigne. La Fnac, qui emploie 14.500 collaborateurs (dont 61% en France), a dégagé en 2014 un bénéfice net de 41 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 3,89 milliards (-0,3%).
Darty, qui emploie 12.600 personnes en France et à l'étranger, a renoué avec les bénéfices l'an dernier, avec 13,8 millions d'euros de résultat net pour des ventes de 3,51 milliards (+3,2%).
À la demande notamment des actionnaires britanniques de Darty, la Fnac a consenti à améliorer sa proposition initiale de rachat en proposant un paiement partiel en espèces. Elle a jusqu'au 11 novembre pour confirmer son offre, selon un communiqué conjoint.
AFP/VNA/CVN