FIFA : la révolution vidéo se dessine

Elle arrive, lentement mais sûrement, et prépare un changement majeur dans l'histoire du foot : l'assistance vidéo à l'arbitrage sera testée en conditions réelles de match pendant deux ans à partir du début de la saison 2017-2018 au plus tard.

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Un ballon placé sur la ligne de but lors du test sur l'usage de la technologie pour la validation d'un but, le 9 juin 2014 à Rio.

"Aujourd'hui (samedi 5 mars) nous avons pris une décision vraiment historique pour le foot", a assuré le président de la FIFA, Gianni Infantino. "Le Board et la FIFA mènent le débat et ne l'arrêtent pas. Nous écoutons les fans, les joueurs, le foot. Bien sûr, nous devons être prudents, mais nous sommes aussi ouverts pour faire des pas concrets en avant".

Une semaine après son élection, censée ouvrir une nouvelle ère, Infantino a participé le 5 mars à Cardiff à la 130e assemblée générale annuelle du Board, organe gardien des lois du jeu depuis 1886 (constitué pour moitié des quatre fédérations britanniques et pour moitié de la FIFA), qui a adopté plusieurs réformes.

La création de la fonction d'assistant vidéo représente la seconde phase de l'immixtion technologique dans le foot après l'autorisation de la technologie sur la ligne de but (GLT) en 2012, utilisée depuis avec succès, notamment à la Coupe du monde 2014.

Le franchissement ou non d'une ligne de but est décelable de manière quasi-instantanée. Le ralenti d'une action demande en revanche un peu plus de temps. "Nous devons faire très attention à protéger le foot et sa fluidité", a prévenu Infantino. "Mais pour pouvoir en débattre sérieusement, il faut faire des tests".

Vidéo pour quatre cas

L'ex-secrétaire général de l'UEFA prenait ainsi le contre-pied de son ancien patron, Michel Platini, opposant en chef à la vidéo, tout en partageant son souci de la "fluidité".

Les quatre cas où l'assistant vidéo pourra avoir son mot à dire à l'arbitre central seront : but marqué, carton rouge, penalty, erreur sur une identité.

Ces tests seront dans un premier temps effectués "offline", c'est-à-dire sans communication entre l'arbitre central et l'assistant vidéo, puis seront "online" à partir de la saison 2017-2018 au plus tard, pour une durée de deux ans avant une évaluation par le Board.

Entre-temps, il s'agit de définir un cadre précis, d'où encore un certain flou sur l'application concrète de l'assistance vidéo. "Différents protocoles seront testés", a avancé Jonathan Ford, représentant de la Fédération galloise (FAW). "Nous voulons nous donner le temps, il faut être sûr que ça marche bien avant d'en appliquer un", qui sera utilisé pour la phase de tests "online".

Auparavant, le Board rencontrera les candidats à l'expérimentation, treize à ce jour (douze fédérations dont la France et la Confédération sud-américaine), "dans les semaines qui viennent afin de définir un calendrier pour les vingt-quatre mois suivants".

Fin de la 'triple peine'

D'autres réformes ont été actées samedi 5 mars et s'appliqueront toutes dès le 1er juin, c'est-à-dire pour l'Euro-2016 et la Copa America.

L'abandon de la "triple peine" (penalty, expulsion, suspension), qui était un cheval de bataille d'Infantino, a été avalisé : une faute annihilant une action de but dans la surface sera passible d'un carton jaune et non plus rouge, sauf si elle est violente ou qu'elle empêche le ballon de franchir la ligne. Un point là-dessus sera fait par le Board "dans deux ans".

Il a aussi autorisé l'expérimentation d'un quatrième remplacement en cas de prolongation dans des compétitions encore à choisir.

La rédaction des lois du jeu a été révisée sur la forme : réduction du format de moitié, vocabulaire plus clair, levée de certaines ambiguïtés, usage du neutre pour les acteurs et non plus du masculin.

Mais aussi sur le fond. La principale modification établit que si un joueur est blessé sur une faute qui a valu un carton à son agresseur, il ne sera pas contraint de sortir de l'aire de jeu pour être soigné mais pourra l'être sur le terrain, pour éviter que l'équipe adverse ait un avantage numérique.

Autre nouveauté : s'il y a un comportement répréhensible d'un joueur avant le match, l'arbitre pourra l'empêcher de débuter et il sera remplacé par un coéquipier dans le onze de départ. À cette aune, et pour reprendre l'exemple donné par le Board, dans les années 2000, Patrick Vieira et Roy Keane auraient manqué quelques Arsenal-Manchester United...

AFP/VNA/CVN

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