Un numéro artistique lors de la cérémonie de clôture du 3e Festival de jeu de lancer de balles d’étoffe Vietnam - Laos - Chine, le 27 octobre dans la province vietnamienne de Diên Biên (Nord). |
Ce festival biennal, dont les deux premières éditions ont eu lieu en Chine, est une occasion de renforcer la solidarité, les relations d'amitié, les échanges culturels entre les ethnies des zones frontalières de ces trois pays.
De nombreuses activités culturelles et sportives ont été organisées, dont des jeux folkloriques, des concours de cuisine et de beauté en costume ethnique, une foire du commerce...
Selon la légende, le ném còn est un jeu qui remonte à l'époque des rois Hùng (les premiers rois fondateurs du Vietnam) et qui est encore pratiqué aujourd’hui.
Pour les Vietnamiens d’autrefois, ce jeu était destiné aux filles et aux femmes de familles nobles, c'est-à-dire de l’aristocratie et des chefs civils et militaires. De nos jours, pour les minorités ethniques Muong, Tày, H’Mông et Thái, le ném còn est un des jeux qui font le succès de toute fête.
La balle (còn), ronde et grosse comme le poing d’un enfant, est faite de morceaux d’étoffe de différentes couleurs. On bourre l’intérieur de riz ou de graines de coton (le riz nourrit l’homme et le coton l’habille). Tout autour, des franges multicolores servent à la stabiliser en vol. Le terrain de jeu est grand et comporte en son milieu une longue perche de bambou. À son sommet est fixé un cerceau sur lequel est collé un papier, rouge d’un côté qui symbolise le soleil, et de l’autre, jaune, symbolisant la lune. Ces deux faces représentent l’hymen, la virginité de la jeune fille. Les joueurs se tiennent debout de part et d’autre du bambou. Les gagnants sont ceux qui parviennent à faire passer la balle à travers le cerceau.
Pour les minorités ethniques Muong, Tày, H’Mông et Thái, le "ném còn" est un des jeux qui font le succès de toute fête. |
Au début du jeu, le sorcier présente deux balles et récite des prières en plein air, sollicitant des récoltes abondantes, une vie paisible et heureuse pour les villageois. La cérémonie rituelle terminée, le sorcier lance ces deux balles pour ouvrir le jeu. Le public imite le sorcier et l’on voit dans le ciel comme un vol d’hirondelles, une nuée de balles.
Avant de clore la fête, le sorcier déchire la balle sacrée et disperse au vent les graines de riz et de coton pour porter chance à tous les participants. Les Tày pensent que cette semence rendra la récolte abondante car elle a été imprégnée de la chaleur des mains des jeunes filles et des jeunes gens (yin et yang).
L’enthousiasme des joueurs et les acclamations du public font l’attrait et l’animation qui caractérisent ce jeu. Ainsi, le ném còn attire l’attention non seulement des jeunes mais aussi des personnes âgées. Le sens du jeu, selon les croyances populaires, est une prière pour que s’unissent le yin et le yang afin de s’assurer d'une récolte abondante.
VNA/CVN