Fed, migrants et "Brexit" : les défis du nouveau chef économiste du FMI

Le nouveau chef économiste du FMI, Maurice Obstfeld, n'a pris ses fonctions que depuis quelques mois mais ses sujets de tourments sont déjà légion : la prochaine hausse des taux américains, la crise des migrants en Europe ou un possible "Brexit".

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Dans un entretien accordé, cet ancien conseiller économique du président Obama fait ainsi part de sa "profonde inquiétude" face au mouvement en Europe qui viserait à revenir sur l'intégration économique du continent.

Le chef économiste du FMI, Maurice Obstfeld.

"Je suis extrêmement inquiet de la forte tendance en Europe visant à revenir sur l'intégration des marchés", dit cet universitaire américain chevronné (Harvard, Berkeley...) qui a pris ses fonctions au Fonds monétaire international en septembre.

L'un des signes "évidents" de cette poussée tient "dans la volonté de la Grande-Bretagne d'éventuellement quitter l'Union européenne", assure-t-il depuis son modeste bureau à Washington, au siège de l'institution où il a succédé au Français Olivier Blanchard.

Sa mise en garde intervient au moment même où le Royaume-Uni a menacé mardi 10 novembre de quitter l'Union européenne s'il n'obtenait pas gain de cause sur certaines réformes à Bruxelles et alors qu'un référendum sur la question doit se tenir dans le pays d'ici à fin 2017.

Ouverture des frontières face à l'afflux de réfugiés

Ce n'est pas le seul péril guettant la construction européenne. Selon M. Obstfeld, une autre menace vient des appels croissants à revenir sur l'ouverture des frontières pour faire face à l'afflux de réfugiés sur le continent.

"Il y a une forte pression sur l'ouverture des frontières et sur la mobilité des travailleurs", estime-t-il, alors que certains États ont provisoirement rétabli leurs contrôles aux frontières.

D'après l'expert, ce retour en arrière menace des décennies de "progrès" accomplis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et pourrait avoir des conséquences économiques imprévisibles.

"Les entreprises se sont engagées sur des plans de plusieurs années fondés sur un marché vaste et intégré", relève-t-il

"Ce serait un immense revers en termes de prospérité économique et en termes d'activité pour ces entreprises si elles devaient soudainement de nouveau faire face à des barrières", poursuit l'économiste.

L'Europe ne peut guère se le permettre. "L'inflation reste basse, le chômage élevé et la croissance faible", rappelle l'expert aux fines lunettes, appelant d'ailleurs la Banque Centrale Européenne à "étendre" son stimulus monétaire en augmentant ses rachats d'actifs et en abaissant de nouveau ses taux.

AFP/VNA/CVN

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