Le texte soumis aux députés par le groupe socialiste "invite le gouvernement à reconnaître l’État de Palestine en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit" et juge que "la solution des deux États, promue avec constance par la France et l’Union européenne, suppose la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés de celui d’Israël".
Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, le 5 novembre dans l'hémicycle à Paris |
Le débat, qui débute à 09h30, sera limité à 01h15 et suivi de la réponse du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Le vote solennel aura lieu le 2 décembre, et le Sénat examinera un texte identique le 11.
Cette démarche, non contraignante pour le gouvernement, s'inscrit dans un mouvement européen pour que la reconnaissance de la Palestine, jusque là envisagée comme l'aboutissement de négociations, soit utilisée comme un moyen de pression sur Israël pour relancer un processus au point mort depuis l'échec de la médiation américaine au printemps dernier.
Ceci alors que la viabilité même d'un État palestinien est menacée par la colonisation et qu'un nouveau cycle de violences menace.
La Suède a reconnu l'État palestinien fin octobre
Répondant à l'invitation de personnalités israéliennes engagées pour la paix, des votes similaires viennent d'avoir lieu à la quasi-unanimité au Parlement britannique, au Sénat irlandais et au Congrès des députés espagnols. La Suède a reconnu l'État palestinien fin octobre, devenant le 135e État à le faire.
En France, la question est très sensible politiquement, à la fois parce que la cause palestinienne a toujours été très populaire et soutenue diplomatiquement et aussi parce qu'y vit la première communauté juive d'Europe (entre 500 et 600.000 personnes) qui dénonce une montée de l'antisémitisme ces dernières années.
Ce vote risque "d'exacerber la situation" en France, a ainsi jugé l'ambassadeur d'Israël, Yossi Gal, en faisant allusion aux incidents survenus lors de manifestations pro-palestiniennes cet été lors de l'intervention israélienne à Gaza.
AFP/VNA/CVN