Selon la dernière version de ce document très attendu, baptisé "Europe 2020" et qui doit être officiellement présenté le 3 mars, la stratégie de l'Union européenne (UE) sera guidée par 3 priorités : la recherche et l'innovation, la croissance verte et enfin l'emploi. Elle fixe aussi plusieurs objectifs, dont ceux déjà adoptés en matière climatique il y a un an : la réduction des émissions de CO2 de 20% par rapport aux niveaux de 1990, une part de 20% d'énergies renouvelables dans la consommation énergétique et une réduction de 20% de la consommation d'énergie.
Aucune mention n'est toutefois faite par la CE d'une réduction des émissions polluantes de 30%, à condition que d'autres pays développés s'engagent à des réductions d'émissions comparables.
Cette offre conditionnelle, formulée lors des négociations climatiques de Copenhague (Danemark), a pourtant été maintenue par les pays de l'UE. Les objectifs énergétiques de l'UE pourraient déboucher sur des importations de pétrole et de gaz en recul de 60 milliards d'euros d'ici 2020, affirme par ailleurs la CE. Pour l'eurodéputé luxembourgeois Claude Turmes, vice-président du groupe des Verts, la stratégie de M. Barroso (président de la CE) est insuffisamment ambitieuse sur le climat, "en dehors de mots vides comme la croissance verte".
La stratégie ne mentionne pas l'objectif conditionnel de réduction de 30% des émissions polluantes et n'explique pas comment l'Europe va concrètement maintenir son avance dans les technologies vertes, épingle-t-il.
Parmi les autres objectifs mentionnés dans le document, "les niveaux d'investissement en recherche et développement devraient être accrus de leur niveau actuel de 1,9% du PIB de l'UE à 3%".
En outre "le taux d'emploi de la population âgée de 20 à 64 ans devrait augmenter de 69% actuellement à au moins 75%".
Les propositions de M. Barroso vont être discutés par les États européens en vue d'une adoption au mois de juin.
Le programme "Europe 2020" est censé remplacer la stratégie dite de Lisbonne.
Lancée en l'an 2000, cette dernière ambitionnait de faire en une décennie de l'Europe l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde. Elle a largement échoué, en particulier parce qu'elle se résumait à un catalogue de bonnes intentions sans éléments contraignants.
Pour y remédier, la CE propose dans son document de renforcer la surveillance pays par pays pour s'assurer qu'ils respectent les engagements pris pour moderniser leurs économies.
L'exécutif européen suggère que des "recommandations politiques" soient adressées aux gouvernements dans un premier temps, à charge pour eux de mener à bien les projets décidés dans un délai allant jusqu'à 2 ans.
Au-delà de cette période, "si un État membre n'a pas répondu de manière appropriée à la recommandation ou s'il met en oeuvre des politiques allant à son encontre", la CE pourrait lui envoyer des "avertissements", souligne le document.
AFP/VNA/CVN