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>>Airbus rapporte des livraisons d'avions commerciaux records en 2016
Le nom de Tom Enders, ici à Munich le 27 février, figure dans un document du parquet financier autrichien. |
"Le procureur de Vienne nous a informés cet après-midi, pour la première fois, que tous les individus qui figurent dans un document du parquet financier autrichien étaient visés par une enquête. Cette liste inclut Tom Enders", a indiqué un porte-parole dans une déclaration écrite. "Comme nous l'avons répété constamment, nous considérons ces accusations comme totalement infondées", a-t-il ajouté.
L'Autriche avait annoncé en février avoir porté plainte contre Airbus, groupe auquel il réclame jusqu'à 1,1 milliard d'euros pour des faits de corruption et de fraude présumés, liés à un contrat controversé de vente de 18 avions de combat Eurofighter pour 2 milliards d'euros en 2003.
À l'époque, M. Enders dirigeait la branche défense du groupe EADS, devenu Airbus Group depuis janvier 2014.
Vienne entend réclamer réparation du préjudice, estimé au minimum à 183,4 millions d'euros, correspondant à des commissions facturées en catimini par le groupe aéronautique, selon les enquêteurs autrichiens.
Le consortium européen a "depuis 2002 délibérément trompé la République d'Autriche tant sur le vrai prix que sur les vraies capacités de livraison et les vrais équipements" des appareils, selon le contenu d'une enquête ouverte par le ministère en 2012 et dévoilée en février dernier.
"Manœuvre politique"
Lancé en 2003, l'Eurofighter Typhoon est construit par un consortium européen formé du groupe franco-germano-espagnol de défense EADS, du britannique BAe Systems et de l'italien Alenia (groupe Finmeccanica).
Le contrat avait échappé au constructeur américain Lockheed Martin, qui avait proposé 30 avions de combat F-16 A/B pour 1,1 milliard d'euros, et à l'avionneur suédois Saab, qui avait offert 24 chasseurs-bombardiers JAS-39 Gripen pour 2,15 milliards d'euros.
Avec 559 avions vendus fin 2015, l'Eurofighter Typhoon, un avion de combat polyvalent concurrent notamment du Rafale du français Dassault, se présente comme le plus important programme d'équipement militaire en Europe. Il génère quelque 100.000 emplois, répartis dans 400 entreprises, selon Airbus.
En mars, Airbus avait "formellement rejeté" les "accusations de tromperie et de fraude" de Vienne, dénonçant une "manœuvre politique". "Le ministère ne nous a ni informés de ces allégations, ni demandé des explications", avait assuré le groupe.
Airbus fait par ailleurs l'objet d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier (PNF) en France concernant des soupçons de corruption dans les activités d'aviation civile au Royaume-Uni, où une enquête est également en cours.
En août 2016, l'organe britannique chargé de la lutte contre la corruption, le Serious Fraud Office (SFO), avait annoncé l'ouverture d'une enquête pour des soupçons de fraude, de pots-de-vin et de corruptions, des "allégations (qui) portent sur des irrégularités concernant des consultants tiers", avait précisé l'organisme dans un communiqué.
Dans un entretien accordé à l'AFP mi-avril, M. Enders avait assuré que le groupe collaborait dans les deux cas aux enquêtes. "Nous sommes pro-actifs depuis des années en termes de règles de bonne conduite", avait-il ajouté.
AFP/VNA/CVN