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Le campement de Gleba Taquaruçu do Norte au Brésil où neuf paysans ont été tués, le 21 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les corps sauvagement mutilés ont été enterrés samedi 22 avril, mais le carnage est passé presque inaperçu au Brésil, où près de 60.000 meurtres sont commis chaque année.
Les paysans ont été tués jeudi dans le campement de Gleba Taquaruçu do Norte. Les premières informations ont tardé à arriver, tant cette zone est isolée du monde, sans route goudronnée ni signal de téléphone mobile.
La police elle-même a mis plusieurs heures à se rendre sur place depuis la ville la plus proche, Colniza, située à plus de 200 km de là.
Les journalistes locaux ont eu encore plus de mal à y arriver, mais le peu qui y sont parvenus ont témoigné des scènes insoutenables.
Des photographies que le journal Popular de Colniza a fait parvenir à l'AFP montrent les victimes éparpillées dans le campement, toutes tuées par balles ou à l'arme blanche, selon la police.
L'une d'entre elles a été retrouvée face contre terre, une machette plantée dans le cou.
Le t-shirt bleu teinté de sang, un homme de forte stature avait les mains attachés derrière la tête. Un autre était étendu au sol près d'une moto, laissant deviner qu'il a pu être tué alors qu'il tentait de s'échapper.
Des vidéos des enterrements ont montré les neuf cercueils transportés par un camion, avant d'être déposés dans les tombes à l'aide de cordes, devant plusieurs dizaines de témoins.