>>Euro de basket : les Françaises en finale pour écrire une nouvelle page d'histoire
>>Basket : les Françaises en alchimistes pour changer l'argent en or à l'Euro-2021
Les Françaises déçues après leur défaite en finale de l'Euro face à la Serbie, à Valence, le 27 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'argent encore, et ce n'était pas le métal espéré. Au buzzer final, les visages des coéquipières d'Endy Miyem étaient très logiquement fermés, mains sur les hanches et têtes baissées contrastant avec la joie des Serbes, sacrées pour la deuxième fois de leur histoire championnes d'Europe, à chaque fois en dominant la France en finale.
Pour les joueuses de Valérie Garnier, cette cinquième médaille d'argent de rang après 2013, 2015, 2017 et 2019 a vraiment un goût très amer, tant elles s'étaient fixées comme objectif d'aller chercher le titre européen et de succéder enfin aux "12 filles en or" de 2001 et aux "Braqueuses" de 2009.
Ce n'est pas encore pour cette année, la faute à une finale ratée, prise par le mauvais bout par des Françaises défaillantes en attaque, à l'image de la capitaine Endy Miyem étincelante et en fusion en demies contre le Bélarus (24 points), mais éteinte dimanche (2 points) par la défense étouffante des Serbes.
"On voulait cette médaille d'or, c'était un objectif clair pour nous dès le début. C'est compliqué de finir comme ça. Elles ont réussi à nous faire déjouer et à nous faire jouer sur leur rythme. Dans les matches précédents, c'est nous qui impactions les adversaires", a regretté Alexia Chartereau, rare éclaircie française en finale.
Les Bleues sont tombées de haut sur une redoutable équipe de Serbie, qui s'est appuyée en partie sur l'équipe qui avait battu la France en finale de l'Euro en 2015 (cinq des douze joueuses serbes de 2021 étaient présentes à Budapest en 2015).
Elles ont laissé beaucoup d'énergie en courant après le score après avoir encaissé un 13-0 en début de deuxième quart-temps (31-18). Le vent de révolte initié par Valériane Vukosavljevic en fin de deuxième quart-temps, et l'écart de cinq points à la pause (31-26) n'étaient qu'un trompe-l'oeil, car les Serbes ont dominé tous les secteurs du jeu.
Les joueuses de Valérie Garnier ont entretenu l'espoir sous l'impulsion d'Alexia Chartereau en fin de troisième quart-temps mais n'ont jamais réussi à se relever d'un 10-0 encaissé au retour des vestiaires.
Se relever à Tokyo
L'attaquante française Gabby Williams (gauche) aux prises avec l'attaquante serbe Aleksandra Crvendakic lors de la finale de l'Euro, à Valence, le 27 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette défaite est d'autant plus rageante que tous les voyants étaient au vert pour les Françaises. Contrairement à 2019, l'effectif tricolore était au complet, aucune joueuse n'avait dû renoncer à l'Euro-2021, débuté en France à Strasbourg.
Même la blessure de la meneuse titulaire dès le premier match contre la Croatie avait parfaitement été gérée, grâce à l'entrée d'Alix Duchet et à la polyvalence des autres arrières, Marine Johannès et Sarah Michel.
De plus, les Françaises semblaient maîtriser comme jamais leur sujet, très rarement voire quasiment pas inquiétées dans leur parcours jusqu'au septième dernier carré consécutif dans un Championnat d'Europe, une série commencée en 2009 lors du dernier sacre des Bleues.
Enfin, l'Espagne, véritable bête noire de la France ces dernières années avec trois victoires en finale en 2013, 2017 et 2019, se trouve dans un profond renouvellement de génération et n'a pas passé le stade des quarts de finale, battue par la Serbie.
Pour le staff il va falloir réussir à remobiliser et pour les joueuses le rebond est attendu très vite, car l'été 2021 est très loin d'être fini pour les Bleues. Après cette première mi-temps dédiée à l'Euro-2021, selon la formule avancée par la sélectionneuse Valérie Garnier au moment de lancer la préparation, elles vont s’atteler à l'autre objectif estival, à savoir les Jeux olympiques à Tokyo.
Placées dans une poule avec les invincibles Américaines, sextuples championnes olympiques en titre et encore une fois grandissimes favorites pour le titre au Japon, les Françaises devront d'abord sortir de ce groupe pour rejoindre les quarts de finale, avant de rêver d'un éventuel podium aux JO, sur lequel les "Braqueuses" étaient montées en 2012 à Londres, avec la médaille d'argent.
"Il va falloir se remettre la tête à l'endroit, on n'a pas le choix. On a un gros objectif avec les Jeux olympiques", a expliqué Helena Ciak. "Il faut tirer des leçons et se remettre dedans."
AFP/VNA/CVN