Euro : coup de chaud pour l'Espagne, coup de génie de Schick

L'Espagne a raté ses débuts dans l'Euro : dans la touffeur de Séville, la "Roja" a déçu son public face à la Suède lundi 14 juin (0-0) et écorné son statut de favori d'un tournoi, marqué aussi par le coup de génie du Tchèque Patrik Schick.

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Le défenseur de l'Espagne, Aymeric Laporte (gauche) face à l'attaquant suédois Alexander Isak, lors de l'Euro, le 14 juin à Séville.
Photo : AFP/VNA/CVN

La première affiche de cet Euro, renommée "Covidico" en raison des déboires des deux équipes à la préparation perturbée par le COVID-19, s'est déroulée largement comme prévu.

Les Espagnols, privés de leur capitaine Sergio Busquets, positif au coronavirus, ont monopolisé le ballon et ont dominé techniquement de bien timides Suédois, sans deux joueurs-clefs eux aussi positifs au COVID-19, mais il leur a manqué l'essentiel : du sang-froid, du réalisme et des buts.

"Je ne vais pas changer mon plan. On va essayer de jouer de la même manière à chaque match", a prévenu le sélectionneur Luis Enrique, qui "aspire toujours à finir premier" du groupe E.

Les Espagnols sont même passés tout près de la défaite : par deux fois, pour les deux seules occasions suédoises du match, Alexander Isak, 21 ans, a failli leur faire très mal.

Juste avant la pause, le buteur de la Real Sociedad qui a la lourde tâche de faire oublier la star Zlatan Ibrahimovic, blessée, a affolé la défense espagnole et a vu son tir repoussé sur la ligne par Marcos Llorente puis le poteau.

À l'heure de jeu, c'est encore sur un raid d'Isak que les spectateurs de La Cartuja ont retenu leur souffle : il s'est glissé entre trois défenseurs, mais son centre au deuxième poteau a été mal négocié par Marcus Berg, démarqué.

"C'est une performance fantastique. Compte tenu de l'adversaire, ce point compte beaucoup", a résumé le sélectionneur suédois Janne Andersson.

Lewandowski reste muet 

L'Espagne a montré deux visages : séduisante et inspirée en première période dans le sillage de sa jeune garde Pedri (18 ans) et Dani Olmo (23 ans), laborieuse et sans idées après la pause.

Olmo s'est ainsi offert deux grosses occasions, d'abord à la reprise d'un centre de Koke détourné par Robin Olsen (16e), puis avec une frappe de loin repoussée par le portier suédois.

Alvaro Morata, seul devant Olsen, a raté le cadre (38e) et a été sifflé ensuite par les supporters espagnols.

En fin de rencontre, la "Roja", éteinte depuis le retour des vestiaires, a retrouvé un peu de souffle mais a encore buté sur Olsen, à l'image de Gerard Moreno de la tête (90e)

L'attaquant polonais Robert Lewandowski après la défaite face à la Slovaquie, lors de l'Euro, le 14 juin à Saint-Pétersbourg.
Photo : AFP/VNA/CVN

La quatrième journée de cet Euro a été marquée par une autre surprise dans ce même groupe E, la défaite de la Pologne de Robert Lewandoswki face à la Slovaquie (2-1).

La Slovaquie a ouvert la marque après un déroutant slalom de Robert Mak dont le tir a été repoussé par l'un des poteaux de Wojciech Szczesny avant de rebondir sur le gardien polonais et de rentrer dans le but (18e).

Karol Linetty a ramené les deux équipes à égalité en début de seconde période (46e), mais les Polonais ont plié après l'exclusion du milieu Grzegorz Krychowiak, devenu le premier joueur exclu de cet Euro après un second avertissement.

Le coup de grâce a été asséné par Milan Skriniar (69e), auteur d'une reprise de 20 mètres, synonyme de victoire pour la Slovaquie.

Lewandowski a encore deux matches, dont un duel contre l'Espagne déjà décisif le 19 juin, pour qualifier la Pologne en 8e de finale et justifier son statut de buteur patenté, mais il aura du mal à inscrire le plus beau but de cet Euro.

Lob somptueux 

Le gardien écossais David Marshall tente d'arrêter, sans succès, le lob du Tchèque, Patrik Schick, lors de l'Euro, le 14 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Avec son lob somptueux de 50 mètre sans contrôle et depuis la ligne médiane, à la 52e minute contre l'Écosse à Glasgow, l'attaquant tchèque Patrik Schick qui avait déjà ouvert la marque d'une tête décroisée (42e), est bien parti pour décrocher cette distinction honorifique.

Son tir spectaculaire est retombé directement sous la barre pendant que le malheureux gardien écossais, trop avancé et revenu au pas de course, s'empêtrait dans ses propres filets.

"C'est un génie (...), un joueur incroyable et ce ne sont pas les derniers buts qu'il va marquer ici", a prévenu le sélectionneur tchèque Jaroslav Silhavy.

Battue 2 à 0 et dernière du groupe D, l'Écosse qui n'avait pas disputé de tournoi majeur depuis le Mondial-98 en France, a manqué ses retrouvailles avec l'élite internationale.

Le but de Shick a offert une image plus réjouissante de cet Euro que le Danemark - Finlande de samedi 12 juin, pendant lequel l'Europe du football a craint le pire pour Christian Eriksen, victime d'un arrêt cardiaque en plein match avant d'être sauvé par l'intervention rapide des secours.

Le milieu danois, dans un état "stable" et "touché" par les soutiens ayant afflué du monde entier, va rester en observation à l'hôpital encore au moins lundi 14 juin, a annoncé son agent Martin Schoots.

Après cet incident, la polémique affleure : plusieurs joueurs danois ont publiquement déploré d'avoir eu à choisir entre reprendre leur match contre la Finlande le soir même (défaite 1-0) ou le lendemain à midi.

AFP/VNA/CVN

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