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Le président Joe Biden lors d'une réunion avec des grands patrons à la Maison Blanche, consacrée à la menace d'un défaut de paiement des États-Unis, le 6 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a dit dans un communiqué vouloir "protéger les Américains d'une crise à court terme provoquée par les démocrates".
Il veut donc permettre à ses adversaires d'approuver au plus vite une suspension du plafond de la dette jusqu'en décembre.
Si elle est acceptée, cette proposition républicaine donnera un peu de temps aux démocrates, dont la marge de manœuvre législative est entravée par leur très mince majorité, pour trouver une solution plus pérenne.
Mais celle-ci passerait, selon l'offre de Mitch McConnell, par une voie législative compliquée que le camp de Joe Biden refuse jusqu'ici d'emprunter pour la dette.
Les démocrates semblaient pourtant enclins à accepter la première partie de l'offre - la suspension jusqu'en décembre - à l'issue de discussions mercredi 6 octobre.
La Maison Blanche a elle réagi tièdement à la proposition, sa porte-parole Jen Psaki appelant les républicains à "ne pas repousser les problèmes" alors qu'une solution de long terme pourrait être trouvée.
"Pourquoi ne pas le faire dès maintenant", a-t-elle déclaré, en allusion au blocage exercé par les républicains.
Cela n'a pas empêché Wall Street de terminer en hausse mercredi 6 octobre, satisfaite de cette esquisse de solution.
Le Trésor américain a fixé au 18 octobre la date à partir de laquelle la première économie mondiale pourrait se retrouver en cessation de paiement, si son Congrès ne parvient pas à "augmenter le plafond de la dette". En clair : à augmenter la capacité d'endettement du pays.
La pression montait très nettement depuis plusieurs jours sur les républicains, venue notamment de Joe Biden.
Le président américain, fragilisé par le retrait chaotique d'Afghanistan, et qui peine par ailleurs à faire passer ses grandes réformes économiques et sociales, ne veut pas en plus d'un cataclysme financier.
Il a convié mercredi 6 octobre à la Maison Blanche, physiquement ou par visioconférence, de grands noms de Wall Street pour mettre en garde contre les conséquences d'un défaut de paiement, qui serait une première dans l'histoire américaine.
"Jouer avec le feu"
"Nous jouons avec le feu", s'est alarmée la patronne de la banque Citi, Jane Fraser.
Jamie Dimon, patron de JP Morgan, l'un des banquiers les plus influents des États-Unis, a lui mis en garde contre les effets "en cascade" que pourrait avoir un défaut "sans précédent" des États-Unis.
"Le monde nous regarde", a-t-il dit, rappelant le rôle clé de la devise et des bons du Trésor américains pour l'économie et la finance mondiales.
La patronne du Nasdaq, le marché américain des valeurs technologiques, Adena Friedman, a estimé que les marchés réagiraient "de manière très négative" à un défaut de paiement, mettant en péril les économies et les plans de retraite de millions d'Américains.
Joe Biden s'en est lui pris une nouvelle fois aux républicains, leur demandant de "cesser de jouer à la roulette russe" avec l'économie américaine et avec la réputation financière de l'Amérique.
Le "plafond de la dette" est le montant maximum d'endettement des États-Unis, géré par le Congrès. Il est fixé à un peu plus de 28.000 milliards d'USD.
La date du 18 octobre n'est pas rigide, mais la secrétaire au Trésor Janet Yellen a indiqué mercredi 6 octobre que faute de solution législative, le pays disposerait seulement de "très peu de liquidités" après ce jour.
Le gouvernement se verrait donc obligé de sabrer dans ses dépenses, et donc potentiellement dans les salaires de fonctionnaires ou les prestations sociales de certaines catégories de la population.
Les États-Unis, qui comme toutes les grandes économies ou presque vivent à crédit depuis des décennies pour ce qui concerne la dépense publique, ont déjà relevé à de multiples reprises ce fameux "plafond".
Mais les républicains avaient commencé pendant la présidence Obama à faire de cette manœuvre législative de routine un instrument de pression politique.
AFP/VNA/CVN