>>Gaza : reprise des négociations, Israéliens et Palestiniens campent sur leurs positions
>>Gaza dans l'attente de discussions cruciales pour l'arrêt des combats
Les délégués des deux camps qui discutent au Caire par l'entremise des Égyptiens "se sont mis d'accord pour prolonger de 24 heures" le cessez-le-feu qui arrivait à expiration lundi 18 août à minuit, a dit ce haut responsable sans plus de précision.
Aucune confirmation n'a été obtenue dans un premier temps de la part des Israéliens. Mais un communiqué du gouvernement égyptien, cité par l'agence officielle MENA a aussitôt confirmé ce nouveau délai.
Un Palestinien sur le toit d'un immeuble détruit dans le quartier de Shejaiya, le 17 août à |
Au-delà de la prolongation annoncée, on ignore l'état des discussions censées produire non plus une pause limitée, mais une trêve durable.
Le cessez-le-feu est observé depuis le 11 août, après des hostilités qui ont fait presque 2.000 morts côté palestinien et près de 70 côté israélien en un mois.
Tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu faisait monter la pression en public, des informations en provenance du Caire faisaient état d'avancées et de consultations sur une proposition égyptienne.
"Nous sommes prêts à tous les scénarios (...) L'armée est prête à frapper avec force si les tirs reprennent", a prévenu M. Netanyahu lors d'une réunion avec son ministre de la Défense, Moshé Yaalon, symboliquement tenue à Ashdod, ville du sud d'Israël atteinte par les roquettes palestiniennes tirées de Gaza.
Lourd bilan humain à Gaza
Peu après cependant, un haut responsable de la délégation palestinienne indiquait que les Égyptiens avaient soumis "un projet qui a été accueilli avec beaucoup de souplesse par les deux parties. On a fait des progrès".
Le projet retient la demande palestinienne d'ouverture d'un port et d'un aéroport à Gaza, à laquelle Israël passe pour s'opposer fermement, a-t-il dit. "Les deux délégations consultent leurs états-majors".
Moins d'une heure avant l'annonce de la prolongation du cessez-le-feu, le cabinet du Premier ministre israélien démentait encore l'existence d'un accord.
Les Israéliens et les islamistes palestiniens du Hamas qui contrôlent Gaza forment des exigences aussi apparemment inconciliables que la démilitarisation de l'enclave pour les premiers, la levée du blocus israélien pour les seconds.
Les autorités sanitaires de l'enclave palestinienne ont rappelé l'un des enjeux majeurs des discussions en annonçant que le bilan humain de l'offensive lancée par Israël le 8 juillet est monté à 2.016 morts palestiniens à Gaza où, malgré le cessez-le-feu, de nouveaux corps ont été découverts dans les décombres du territoire dévasté ou des victimes ont succombé à leurs blessures.
Parmi les morts figurent 541 enfants et 250 femmes, a précisé le ministère de la Santé palestinien qui a fait également état de 10.196 blessés.
Dans le camp opposé, 64 soldats israéliens ont été tués, dont cinq par des "tirs amis" venus de leurs rangs, ainsi que trois civils.
Trois guerres en six ans
Des pêcheurs naviguent dans la baie de Gaza, le 18 |
Le Hamas, considéré comme une organisation "terroriste" par Israël mais aussi par l'Union européenne et les États-Unis, négocie au Caire au sein d'une délégation comprenant le Jihad islamique et le Fatah du président Mahmoud Abbas.
Le ministère israélien de la Défense a pris les devants d'un éventuel échec des négociations en ordonnant d'interrompre jusqu'à nouvel ordre le trafic ferroviaire entre Ashkelon et Sdérot, deux villes du Sud proches de Gaza de crainte de tirs de roquettes.
Mais chacun des protagonistes est conscient que les hostilités pourraient vite reprendre dans un territoire qui subit sa troisième guerre en six ans si les négociations ne sont pas mises à profit pour aborder des questions de fond.
Par la voix de son coordinateur spécial pour le processus de paix Robert Serry, l'ONU a pressé les belligérants "de parvenir à un accord sur un cessez-le-feu durable qui réponde aussi aux problèmes sous-jacents" de Gaza.
La tâche des négociateurs est compliquée par la multiplicité des acteurs palestiniens. M. Abbas devait se rendre à Doha pour y rencontrer mardi 19 août le chef du Hamas en exil Khaled Mechaal ainsi que cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, l'émir du Qatar, allié crucial du mouvement islamiste.
AFP/VNA/CVN