Mogadiscio (Somalie)
Des centaines de morts et de blessés dans le double attentat à la voiture piégée

Au moins 100 personnes, dont des enfants, ont été tuées samedi 29 octobre dans un double attentat à la voiture piégée revendiqué par les shebab sur une artère très fréquentée du centre de la capitale Mogadiscio.

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Des habitants marchent parmi les débris d'un bâtiment détruit à Mogadiscio, le 30 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Quelque 300 personnes ont également été blessées, a précisé le président Hassan Sheikh Mohamud, après s'être rendu sur le site des attentats, soulignant que "le nombre des morts et de blessés continuait à augmenter".

Deux véhicules piégés ont explosé samedi 29 octobre à quelques minutes d'intervalle. Les explosions, qui ont soufflé les fenêtres des bâtiments voisins, ont submergé les hôpitaux et cliniques, dans ce pays au système sanitaire ravagé par des décennies de conflit.

À la recherche de sa belle-soeur, Mohamed Ganey décrit des couloirs encombrés de victimes laissées presque sans soins. Sa joie de l'avoir trouvée a été de courte durée. "Elle est morte de ses blessures quelques minutes après".

L'officier de police Adan Mohamed a du mal à contrôler ses émotions. Il a été l'un des premiers à arriver sur les lieux, après l'explosion du second véhicule piégé.

"Je n'ai pas pu dormir de la nuit, à cause de l'horreur de la scène", confie-t-il à l'AFP en se souvenant du bébé qu'il a découvert avec ses collègues au coté de sa maman morte.

"J'ai pleuré et pleuré sans arrêt après avoir vu son visage couvert du sang de sa mère".

"Même carrefour"

L'attaque a eu lieu au même carrefour qui avait déjà été frappé par le plus grave attentat jamais commis en Somalie : 512 personnes avaient été tuées le 14 octobre 2017 par l'explosion d'un camion bourré d'explosifs.

Pour Hussein Jeeri, qui a perdu un ami au même carrefour il y a cinq ans, la tragédie a encore frappé quand sa sœur a été blessée samedi. Marcher "dans les rues de Mogadiscio c'est comme marcher sur des épées tranchantes, nous redoutons tous d'être tués ou blessés un jour".

Le double attentat a été revendiqué par les shebab qui a déclaré que leurs combattants avaient visé le ministère de l'Éducation.

Le groupe islamiste, lié à Al-Qaïda, combat depuis 2007 le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale. Il a été chassé de Mogadiscio en 2011 mais reste solidement implanté dans de vastes zones rurales, notamment dans le sud du pays et mène régulièrement des attaques dans la capitale et les grandes villes de Somalie.

La double attaque a été notamment condamnée par l'ONU, l'UE ainsi que l'Union africaine et la mission de l'ONU en Somalie qui s'est engagée à se tenir "résolument aux côtés de tous les Somaliens contre le terrorisme".

À Bruxelles, le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a condamné "fermement" ce double attentat, réaffirmant la détermination des Européens à lutter contre le terrorisme et à défaire le groupe shebab".

Le pape François a présenté dimanche ses condoléances aux victimes de l'attentat sanglant.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, "condamne fermement ces attaques haineuses et réitère la solidarité de l'ONU avec la Somalie et son engagement contre l'extrémisme violent", a indiqué son porte-parole Stephane Dujarric.

Washington a également dénoncé une attaque "haineuse" et assuré les autorités somaliennes de leur "soutien dans le combat pour prévenir de tels attentats terroristes impitoyables", dans un communiqué du conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

"Guerre totale"

Un résident devant les débris d'un bâtiment détruit à Mogadiscio, le 30 octobre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les shebab ont revendiqué l'attaque la semaine dernière contre un hôtel dans la ville portuaire de Kismayo qui a fait neuf morts et 47 blessés.

Ces derniers mois, les shebab ont redoublé d'activité en Somalie, pays pauvre et instable de la Corne de l'Afrique, avec notamment un spectaculaire assaut, long d'une trentaine d'heures, fin août sur un hôtel de Mogadiscio.

Après cette attaque qui avait fait au moins 21 morts et 117 blessés, le président Hassan Cheikh Mohamoud avait promis une "guerre totale" pour éliminer les shebab et appelé la population à se "tenir à l'écart" des zones contrôlées par les islamistes qui allaient être visés par de prochaines offensives.

Les forces de sécurité et des milices claniques locales ont notamment lancé des opérations militaires dans le centre du pays, qui ont permis selon les autorités de reprendre du terrain aux combattants islamistes.

Outre l'insurrection shebab, la Somalie est également menacée par une famine imminente, provoquée par la plus grave sécheresse observée depuis plus de 40 ans.

AFP/VNA/CVN

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