* Que pensez-vous de l'application du 2e plan de relance économique, qui est actuellement examiné avec soin par le gouvernement ?
À mon avis, il ne faut pas appliquer le 2e plan sur la relance économique sur la base du premier, c'est-à-dire avec une bonification de 4% du taux d'intérêt des crédits, réservée par l'État aux entreprises. Parce que ce premier plan a coûté la bagatelle de quelque 17.000 milliards de dôngs, soit près d'un milliard de dollar. De plus, cette façon de procéder n'est pas vraiment en adéquation avec l'esprit du régime de non-subvention financière. Ce sont les entreprises qui doivent verser au budget de l'État et pas vice-versa. L'application du 1er plan de relance est considérée comme un support initial pour que les entreprises puissent faire face aux difficultés dans le remboursement des crédits bancaires.
Afin d'aider les entreprises à accéder au taux d'intérêt préférentiel, la Banque d'État pourrait fournir des crédits à taux d'intérêt inférieur aux banques commerciales. La Banque d'État joue toujours le rôle de régulation du "débit monétaire" au sein de l'économie nationale. Elle devrait appliquer un taux d'intérêt adapté afin que les banques commerciales puissent prêter des capitaux bénéficiant d'un taux d'intérêt abordable pour les entreprises, ce qui leur permettraient de s'acquitter sans trop de problèmes de l'intégralité de leurs dettes. Mais à mon avis, une fois un grand volume d'argent du 2e plan de relance mis en circulation sur le marché sous forme de bonification d'intérêt de 4% comme le premier plan, une inflation galopante pourrait se produire.
* Alors quelles sont les mesures les mieux adaptées à l'actuelle situation économique, si le 2e plan n'est pas appliqué ?
Je pense que le plus important est d'appliquer une politique monétaire adéquate, stable et durable, permettant aux entreprises d'emprunter des capitaux avec un taux d'intérêt accessible sans entraîner l'inflation. La Banque d'État devrait suivre à la loupe le marché monétaire national, en particulier la masse monétaire en circulation et ce, quotidiennement, pour bien cerner les besoins en fonds des entreprises. Ce qui permettrait d'éviter l'inflation et la déflation. En somme, je pense que les experts devraient élaborer un modèle de politique monétaire pertinent à mettre en application afin que l'économie puisse se développer de manière stable et durable, et dans lequel la Banque d'État joue un rôle prépondérant.
* Lê Dinh ân, directeur du Centre national d'information et de prévision socio-économique (ministère du Plan et de l'Investissement)
Je pense qu'il est nécessaire de serrer la vis concernant la politique monétaire, sans non plus tout verrouiller. Depuis l'application du 1er plan de relance, l'économie nationale a enregistré de bons résultats. Mais cette politique, qui durera jusqu'à fin de l'année, n'est pas sans risque du fait qu'une masse monétaire très importante est actuellement en circulation. Si à cela vient s'ajouter une majoration des prix de plusieurs lignes de produits, notamment ceux de première nécessité, ce sera alors le signe d'un retour de l'inflation. C'est pour cela que la question de la régulation de l'actuelle politique monétaire à un niveau adapté constitue un problème, sur lequel le gouvernement et la Banque d'État devraient se pencher avec la plus grande vigilance.
* Nguyên Dông Tiên, gouverneur adjoint de la Banque d'État
Le 1er plan de relance économique se terminera dans quelques mois. Au lieu de déployer le 2e, il est nécessaire d'accélérer les réformes afin de créer un environnement concurrentiel aéré et sain. Avec la prolongation de la politique de la bonification d'intérêt des prêts destinés aux entreprises, la régulation du marché monétaire et de l'application des taux d'intérêt deviendrait plus problématique. Par ailleurs, il faudrait intensifier les assistances étatiques pour le secteur agricole et la région rurale, qui sont actuellement en difficulté.
(Prochain numéro : “2e plan de relance : cibler les objectifs à moyen et long termes”).
Lê Hà/CVN