>>Accident d'essai clinique : toujours inexpliqué, état "stable" des victimes
>>Accident médical : quatre blessés dans un état grave, outre la personne en mort cérébrale
"Le patient en état de mort cérébrale est décédé en milieu de journée au CHU de Rennes", a annoncé dans un communiqué le Centre hospitalier universitaire, précisant que "l'état de santé des cinq autres patients hospitalisés reste stable".
Parmi ces cinq patients, quatre présentent des troubles neurologiques de gravité différente. "On ne peut pas faire aujourd'hui un diagnostic définitif", avait expliqué vendredi 15 janvier le professeur Pierre-Gilles Edan, médecin-chef du pôle de neurosciences du CHU, précisant qu'aucun de ces quatre patients n'était dans le coma.
Le directeur général de Biotrial, François Peaucelle, donne une conférence de presse, le 16 janvier à Rennes. |
Le cinquième patient ne présente pas de symptômes mais a été placé sous surveillance. En effet, il a reçu depuis le début de l'essai, le 7 janvier, la même dose du médicament que les cinq autres, une dose supérieure à celle absorbée par les 84 autres volontaires participant à ce test. Ce groupe de six patients était uniquement composé d'hommes, âgés de 28 à 49 ans et originaires de l'ouest de la France.
Le directeur général de Biotrial, le centre de recherche médicale qui menait cet essai, François Peaucelle, a adressé, peu après l'annonce de ce décès, ses condoléances aux proches de la victime. "Nous mettons tout en oeuvre, avec les autorités sanitaires, pour comprendre cette situation et les origines de cet accident", a-t-il assuré aux journalistes présents.
Dans un communiqué, le laboratoire a par ailleurs annoncé sa décision de "proposer, en relation avec la communauté scientifique internationale, le cas échéant, des évolutions des standards encadrant ces essais". Il va également créer "immédiatement un comité scientifique de référence afin de rechercher l'origine de cet accident".
De son côté, le président exécutif du groupe pharmaceutique portugais Bial, Antonio Portela, commanditaire de cet essai, s'est dit "profondément choqué" par ce décès et a présenté ses "profondes condoléances à la famille du volontaire" .
Des équipes de Bial en France et au Portugal "travaillent inlassablement pour comprendre les causes de cet accident tragique" et "pour assurer que les autres volontaires hospitalisés puissent récupérer totalement", a déclaré M. Portela à l'agence portugaise Lusa.
Parmi les "84 autres personnes volontaires ayant été exposées au médicament de l'essai", toutes contactées suite à cet accident thérapeutique, dix "ont été reçues en consultation" samedi après-midi 16 janvier au CHU, selon l'hôpital.
"Les anomalies cliniques et radiologiques présentes chez les patients hospitalisés n'ont pas été retrouvées chez ces 10 volontaires", souligne le CHU.
Lors de sa visite vendredi 15 janvier au CHU de Rennes, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a rappelé que Biotrial, un laboratoire créé en 1989, avait fait l'objet de deux inspections de routine en 2014 qui avaient donné des résultats positifs.
Trois enquêtes sont actuellement en cours pour tenter de comprendre les raisons de cet accident.
AFP/VNA/CVN