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Des partisans du référendum d'indépendance s'installent pour la nuit dans un établissement scolaire de Figueras, en Catalogne, le 30 septembre 2017. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'appel avait été lancé samedi soir 30 septembre sur une petite place pluvieuse du centre de cette ville de 45.000 habitants, qui vit naître le peintre Salvador Dali. "Nous avons décidé d'occuper les bureaux de vote cette nuit et toute la journée de dimanche premier octobre" dans huit écoles, annonçait l'instituteur Joan Font, devant le local du Parti d'extrême gauche indépendantiste CUP.
"Si quelqu'un veut nous déranger, ajoutait ce maître de 37 ans, il faudra rester très tranquilles, rire, pratiquer la résistance passive - nous avons beaucoup d'oeillets à distribuer - et essayer qu'ils tardent le plus possible à emporter notre urne".
À 74 ans, Ignasi Llobel, canne à la main, s'est engouffré dès 21h00 dans le collège Ramon Muntaner, comme des dizaines d'autres volontaires décidés à y garantir la tenue du référendum d'autodétermination déclaré anticonstitutionnel.
À 23h00, des hommes et femmes sortent consciencieusement fumer hors des salles de classes, d'autres vont chanter - allègrement, en catalan - avec les occupants de l'école voisine.
"Nous avons une démocratie low cost, ça va tant qu'on ne touche pas à quelque chose qui les gêne", commente Mireia Mata, élue du Parti indépendantiste de gauche républicaine ERC, "directrice de l'égalité" à l'exécutif régional, en pantalon et veste de jeans.
Serrant joyeusement ses deux enfants de 15 ans contre elle, dans l'attente du référendum, elle parle d'"une lutte non pas pour un drapeau mais pour une société meilleure". Quand on lui dit qu'un tel indépendantisme est vu ailleurs comme une régression, elle répond : "Nous avons tellement souvent essayé de changer l'Espagne... avant de désespérer".
Quant au projet de proclamer l'indépendance si le "oui" l'emportait, même sans avoir convaincu une grande partie des Catalans, elle le justifie en affirmant : "C'est notre moment... Nous sommes dans une situation d'asphyxie économique, en train de perdre toute une génération de jeunes qui s'en vont faute d'un travail digne" ici.
AFP/VNA/CVN