Les échéances vont se succéder très vite pour cet avocat de 58 ans, ancien de l'administration Clinton qui est attendu sur tous les fronts. Plusieurs fois retardée, sa nomination a été confirmée par un Sénat convaincu après 3 heures de débat, par 75 voix contre 21.
Diplômé de l'Université de Columbia (New York), il était déjà le premier Noir à être devenu en 1993 procureur général de Washington, un des postes les plus cotés parmi les juristes américains.
Interrogé par l'AFP, le département de la Justice (DoJ) n'a pas précisé quand M. Holder devait prêter serment et prendre ses fonctions. M. Holder a exprimé pendant son audition devant la commission sénatoriale des Affaires judiciaires, le 15 janvier, sa volonté de rupture avec l'administration sortante.
"J'utiliserai toutes les stratégies possibles pour faire échec à nos adversaires et je le ferai dans le respect de la lettre et de l'esprit de la Constitution", a-t-il promis.
L'équipe d'avocats du "bureau du conseil juridique", entité du ministère chargée de défendre le gouvernement devant les tribunaux, va devoir reprendre sous sa direction plusieurs affaires entamées par la précédente administration.
Environ 240 dossiers les attendent devant la Cour fédérale de Washington où les détenus de Guantanamo demandent que l'administration américaine prouve que leur détention se justifie.
Pendant la période de transition, les juges ont poursuivi leur travail face aux avocats du gouvernement Bush mais un certain flottement régnait ces dernières semaines.
Parallèlement, le ministre de la Justice doit coprésider avec Robert Gates, son homologue de la Défense, le groupe de travail chargé par Barack Obama de réexaminer la situation de chaque détenu.
La question des fondements juridiques sur lesquels l'administration pourrait ou non s'appuyer pour détenir des hommes sans charges est aujourd'hui devant la Cour suprême, qui a laissé à M. Holder jusqu'au 23 mars pour prendre position.
Plus généralement, le nouveau ministre hérite d'un département en crise, après des scandales répétés qui ont conduit au départ de 2 ministres de l'administration Bush.
AFP/VNA/CVN