«Nous avons pu voir une participation forte toute la journée", a affirmé Staffan de Mistura, le représentant du secrétaire général de l'ONU en Irak. Le taux de participation devait être annoncé hier. Quant aux résultats définitifs, cela prendra des semaines en raison de la complexité du scrutin.
"Les résultats préliminaires devraient être annoncés d'ici à 5 jours et les résultats définitifs dans plusieurs semaines", a confié à la presse le responsable onusien.
Le président américain Barack Obama a pour sa part qualifié le scrutin de "pas important en avant" qui devrait "faire avancer le processus permettant aux Irakiens de prendre en main leur avenir". Quelques incidents ont toutefois marqué ces élections, les premières depuis 2005.
"Il y a eu des problèmes d'organisation et de logistique mineurs. Il y a aussi eu des problèmes de sécurité, mais rien de sérieux", a estimé le chef de la Commission centrale électorale, Faraj al-Haydari.
De Mossoul, "dernier bastion urbain d'Al-Qaïda" dans le Nord, à Fao, à l'extrême Sud, sur les rives du Golfe, en passant par Ramadi, aux portes du désert, et Bagdad, près de 15 millions d'Irakiens étaient appelés à voter à la proportionnelle à un tour pour renouveler les Conseils qui élisent ensuite les gouverneurs.
Le Premier ministre Nouri al-Maliki, dont la liste "Coalition pour l'État de droit" est donnée favorite, s'est réjoui de l'"importante participation" au scrutin qui a aussi valeur de test pour sa propre popularité.
Près d'un million de soldats et policiers ont été placés en état d'alerte et des mesures de sécurité draconiennes ont été prises pour éviter des attentats suicide ou autres violences d'insurgés extrémistes.
"En 2005, j'appartenais à Ansar al-Sunna (un des groupes d'insurgés les plus radicaux, ndlr) et notre chef nous avait convaincus que ceux qui iraient voter étaient des apostats", a affirmé Abou Riad avant de voter à Ramadi, capitale de la province sunnite d'Al-Anbar. "Je viens voter aujourd'hui pour compenser tout ce que nous avons perdu en boycottant les derniers scrutins", a-t-il dit. Il y a 3 ans, les sunnites avaient très largement boudé le scrutin et les élections de samedi marquent leur retour.
À Bagdad, les gens aussi se pressaient devant les bureaux de vote. "En 2005, j'avais voté sur des bases confessionnelles, mais cette fois, j'ai choisi les plus compétents", a assuré Raad Kazem, un chiite de 65 ans.
Quelques violences ont émaillé le scrutin selon la police. À Tikrit, 4 grenades assourdissantes ont explosé près de bureaux de vote sans faire de victime, à Bagdad 2 personnes ont été blessées près d'un bureau de Sadr City, où des soldats ont tiré en l'air pour organiser une file d'attente. Et à Tuz Khormatu, 6 policiers et un civil ont été blessés par une bombe artisanale.
Les électeurs devaient départager 14.431 candidats concourant pour 440 sièges dans les Conseils provinciaux, qui financent en outre la reconstruction.
AFP/VNA/CVN