"Le Guide libyen a été élu, au cours d'une séance à huis clos, par les chefs d'État pour diriger l'UA pendant un an", a déclaré à l'AFP Habiba Mejri-Cheikh, porte-parole de l'UA. "Il s'adresse actuellement, en tant que nouveau président, à l'Assemblée pour présenter son programme et ses intentions", a-t-elle ajouté.
L'Union africaine compte 53 membres. Le 2 février, les chefs d'État et de gouvernement présents au 12e sommet de l'Union africaine à Addis Abeba ont repris leurs travaux le 2 février pour une journée consacrée notamment au développement des infrastructures de transport et d'énergie, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les travaux ont été dominés dimanche par les divisions des États mem-bres sur l'avenir de l'organisation.
Les débats se sont achevés sans grande avancée sur le dossier de l'instauration d'un "gouvernement de l'Union", réclamé par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi mais qui inquiète bon nombre de ses pairs, peu enclins à transférer à l'UA une partie de leur souveraineté.
Les chefs d'État ont simplement convenu de changer la dénomination de la Commission, organe exécutif de l'UA, en l'appelant "autorité africaine", a indiqué à la presse le président en exercice de l'UA, le Tanzanien Jakaya Kikwete.
"Nous créons une institution avec un mandat plus fort, de plus fortes capacités, qui nous dirige vers l'objectif du gouvernement de l'Union", a-t-il commenté.
La nouvelle autorité devrait être lancée lors du prochain sommet prévu à Madagascar, prévu en juillet prochain.
Le président Kikwete a affirmé que les dirigeants africains n'avaient pas pu s'accorder sur la mise en place d'un gouvernement de l'union.
Le président de la Commission de l'UA Jean Ping a déclaré pour sa part que les dirigeants étaient convenus de créer "une institution avec un mandat plus fort, avec des capacités plus grandes, qui nous emmènent à l'objectif d'un gouvernement de l'union".
La nouvelle autorité sera dirigée par un président et un vice-président. À la place des commissaires, ce seront des secrétaires chargés de la réduction de la pauvreté, des infrastructures, des épidémies de maladies, de la paix et de la sécurité, et des crimes transnationaux et du terrorisme, a précisé Jean Ping.
Au cours d'un entretien accordé à l'AFP et à RFI dimanche soir, le président sénégalais Abdoulaye Wade a assuré qu'une avancée concrète avait été effectuée car "les commissaires actuellement vont devenir des secrétaires" de l'UA, à l'instar du titre donné aux responsables de ministères aux États-Unis.
Comme à chaque rencontre, les crises du continent ont également figuré au menu des discussions, notamment la Somalie, Madagascar, la Mauritanie et la Guinée.
AFP-XINHUA/VNA/CVN