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Un hélicoptère militaire survole le centre pénitentiaire de Latacunga (Équateur), le 22 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Depuis la province de Cotopaxi (Centre), où a été enregistrée la majorité des victimes, le président Lasso a déclaré "l'état d'urgence dans le système pénitentiaire afin de mobiliser toutes les ressources humaines et économiques nécessaires pour rétablir l'ordre" dans les prisons du pays.
"Nous allons entamer un processus de restructuration total du système carcéral", a affirmé le chef de l'État, qui a remplacé le directeur de l'administration pénitentiaire par un militaire.
Il a annoncé que l'armée sera désormais chargée de contrôler l'accès aux prisons, tandis que la police gardera l'intérieur. Jusqu'à présent, la sécurité des établissements pénitentiaires était assurée par des gardes pénitentiaires civils.
Plus tôt dans la journée, l'administration pénitentiaire avait suspendu certaines activits "pouvant mettre en danger la population carcérale et les fonctionnaires administratifs". Selon une source auprès de l'administration, les visites ont été suspendues dans certains établissements.
En février, des affrontements entre gangs pour le contrôle des principales prisons du pays avaient causé la mort de 79 détenus en une seule journée. Ces violences avaient été marquées par des scènes terribles, avec des cadavres décapités, révélant la puissance des gangs de narco-trafiquants dans ces établissements.
Selon le gouverneur de Cotopaxi, Oswaldo Coronel, mercredi 21 juillet, les émeutiers "ont utilisé des armes à feu de gros calibre, ainsi que des explosifs qui ont causé d'importants dégâts à l'intérieur du centre pénitentiaire".
Des prisonniers sont parvenus à s'enfuir jeudi 22 juillet à l'aube. 78 d'entre eux ont été rattrapés par la police mais on ignore combien de détenus sont toujours en fuite.
L'Équateur compte environ 60 centres pénitentiaires d'une capacité de 29.000 places. La surpopulation avoisine 30%, avec 38.000 détenus, surveillés par 1.500 gardiens alors que, selon des experts, il en faudrait 4.000 pour un contrôle efficace.
Selon le Défenseur du peuple, il y a eu "103 assassinats" dans les prisons équatoriennes en 2020.