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Le candidat à la présidentielle Guillermo Lasso vote à Guyaquil, le 11 avril en Équateur. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À 65 ans, Guillermo Lasso a transformé son troisième essai et succèdera à l'impopulaire Lenin Moreno, qui achèvera en mai son mandat de quatre ans. Devançant son adversaire de plus de cinq points, il a obtenu 52,51% des voix contre 47,49% à Andrés Arauz, selon 93,14% des suffrages dépouillés.
"Le 24 mai prochain, nous assumerons avec responsabilité le défi de changer le destin de notre patrie et à atteindre pour tous l'Équateur d'opportunités et de prospérité auquel nous aspirons", a-t-il promis depuis Guayaquil (Sud-Ouest), sa ville natale.
Son rival de gauche, âgé de 36 ans, a admis la défaite : "Je le féliciterai pour le triomphe électoral obtenu aujourd'hui et lui démontrerai nos convictions démocratiques", a-t-il déclaré.
Quelque 13,1 millions d'électeurs étaient appelés à départager M. Arauz, arrivé en tête du premier tour le 7 février, de M. Lasso, vaincu précédemment par M. Correa, qui a gouverné le pays pendant dix ans jusqu'en 2017, puis par M. Moreno.
La journée électorale s'est déroulée sans incident, selon le Conseil national électoral (CNE).
Après la clôture, M. Arauz s'était risqué à devancer les résultats officiels et à se déclarer vainqueur, en citant un sondage de sortie des urnes lui donnant 1,6% d'avance sur son rival.
Pour un "Équateur libre"
M. Lasso s'est dit prêt à donner sa "vie au peuple", promettant "un Équateur libre et démocratique". Adepte du libre-échange, il vise un "déficit zéro pour ne pas aggraver la dette" et a promis de créer deux millions d'emplois.
Le candidat à la présidentielle Andrés Arauz (centre) salue ses sympathisants à son arrivée à un bureau de vote, le 11 avril à Quito, en Équateur. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le PIB de ce pays dollarisé de 17,4 millions d'habitants s'est contracté de 7,8% en 2020 et la dette globale atteint 63,88 milliards de dollars (63% du PIB).
L'Équateur est en outre très touché par la pandémie, avec quelque 340.000 cas de COVID-19, dont plus de 17.000 morts.
M. Arauz, candidat de la coalition Union pour l'espérance (Unes, gauche), était arrivé en tête du premier tour avec 32,72% des voix, contre 19,74% à son rival du mouvement Créer des opportunités (Creo, droite), adepte du libre-échange.
"La situation est chaotique. Il n'y a pas de travail (...) nous devons changer", a déclaré Santiago Esteiner, 64 ans, électricien automobile, en votant pour M. Arauz.
"Ce pays a besoin d'emplois", estimait aussi Enrique Lumaño, 34 ans, employé du BTP qui penchait pour M. Lasso.
Les résultats du premier tour avaient été contestés par Yaku Pérez, avocat indigène de gauche, arrivé troisième avec seulement 0,35% d'écart derrière M. Lasso.
Sur fond de polarisation entre corréistes et anti-corréistes, son parti Pachakutik avait dès lors promu le vote nul, qui atteignait dimanche 11 avril 16%, selon les résultats partiels publiés par le CNE, contre 9,55% en février.
S'ils ne constituent que 7% de la population, les amérindiens sont une force sociale redoutée. Ils ont organisé les violentes manifestations de 2019 contre l'austérité, qui ont fait 11 morts et plus de 1.300 blessés, et ont contribué à renverser trois présidents entre 1997 et 2005.
AFP/VNA/CVN