>> Le nouveau Pdg d'EDF officiellement nommé, avant un hiver tendu
>> EDF améliore son bénéfice net de 21% à 7 milliards d'euros au 1er semestre
Sur le site de l'EPR de Flamanville, en Normandie. |
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN |
"Le réacteur de Flamanville 3 est divergé et stabilisé à 0,2% de puissance depuis 08h21", a indiqué un porte-parole du groupe. La "divergence" est le terme technique pour la réaction nucléaire.
"Les équipes reprennent les activités et essais nécessaires à la préparation du couplage", soit la connexion au réseau électrique, "qui aura lieu d'ici la fin de l'automne", a-t-il ajouté.
L'EPR, objet d'un chantier aux nombreux déboires, avait franchi une étape importante mardi avec la réalisation de la première fission nucléaire. Mais plusieurs étapes et une montée en puissance progressive sont encore prévues avant qu'il ne puisse vraiment alimenter le réseau en électricité, avec potentiellement des aléas techniques. Il avait connu mercredi 4 septembre un "arrêt automatique" au lendemain de son démarrage.
"L'événement est lié à une mauvaise mise en configuration de l'installation lors des essais réalisés après la divergence, qui a généré des alarmes et déclenché l'ordre automatique d'arrêt du réacteur. La situation n'est pas liée à un problème matériel de l'installation, ni de maîtrise de la réaction nucléaire", détaille EDF samedi 7 septembre.
L'autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait pour sa part expliquée que l'arrêt était le fruit d'une "erreur humaine" dans la configuration de systèmes électroniques, le mode opératoire n'ayant "pas été strictement respecté".
Ce n'est "pas une anomalie d'origine matérielle", abonde Karine Herviou, directrice générale adjointe de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). "C'est quelque chose de tout à fait classique qui peut arriver et qui montre que le système de protection fait bien son travail puisque dès qu'il y a quelque chose qui n'a pas été fait correctement, le système s'arrête", explique-t-elle.
"Inévitable"
Le démarrage de ce réacteur nucléaire de nouvelle génération accuse 12 ans de retard sur le calendrier initial en raison de nombreux déboires techniques qui ont fait exploser la facture, désormais estimée à 13,2 milliards d'euros par EDF, soit quatre fois le devis initial de 3,3 milliards.
A l'entrée du site nucléaire de Flavanville, dans la Manche. |
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN |
"Le démarrage de l'EPR est un processus long et complexe, qui met en service les matériels pour la première fois. L'activation d'autres arrêts automatiques et la rencontre d'aléas restent probables jusqu'à l'atteinte de la pleine puissance du réacteur", prévient EDF.
"C'est un processus industriel complexe, donc il arrivera forcément des aléas, c'est inévitable. Alors tous ne conduiront peut-être pas à l'arrêt automatique du réacteur, mais cela peut arriver", souligne Mme Herviou, en rappelant que "ça fait 25 ans qu'EDF n'a pas démarré de réacteur".
Le démarrage du réacteur qui a eu lieu mardi 3 septembre marque le début de sa montée en puissance par paliers successifs. Il devra atteindre les 25% de puissance pour être connecté au réseau électrique - une étape attendue maintenant d'ici la fin de l'automne, alors qu'EDF espérait initialement l'atteindre d'ici la fin de l'été.
L'EPR, un réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération, est le 4e de ce type installé dans le monde, le 57e réacteur du parc nucléaire français, et le plus puissant sur le territoire (1.600 MW). À terme, il doit alimenter en électricité environ deux millions de foyers.
En France, le président Emmanuel Macron a décidé de relancer le nucléaire, en commandant six réacteurs EPR2 - une version "optimisée" de l'EPR - et huit supplémentaires en option.
AFP/VNA/CVN