Environnement : le Vietnam cherche à s'adapter au changement climatique

Un colloque intitulé "Notre climat" vient d'être organisé dans la mégapole du Sud par l'Institut de météorologie du ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement, sous les auspices de la Banque mondiale (BM) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD),en écho à la Journée mondiale de la météorologie (23 mars).

Quelque 300 gestionnaires, scientifiques nationaux et étrangers, représentants d'ambassades et d'organisations de développement se sont réunis au séminaire ayant pour thème "Notre climat", tenu le 18 mars à Hô Chi Minh-Ville, pour s'informer des dernières nouvelles mises à jour sur les scénarios de changement climatique du Vietnam, les prévisions sur ce phénomène dans l'avenir. Ils ont discuté des mesures prioritaires, des actions nécessaires dans le cadre des stratégies de résilience au changement climatique des localités pour le présent comme pour le futur.

"Le changement climatique suit une évolution très compliquée et peut affecter tous les pays. Le Vietnam, qui figure parmi les dix pays les plus touchés du monde, considère toujours la résilience à ce phénomène comme une des premières priorités dans ses politiques de développement socio-économique", a indiqué Trân Hông Hà, vice-ministre des Ressources naturelles et de l'Environnement.

Lors du colloque, l'Institut de météorologie a présenté ses scénarios de changement climatique, dont l'élaboration avait été dirigée par le gouvernement, lesquels ont été achevés pour la première fois début 2009 et mis à jour fin 2010. Selon ses études, au cours de ces 50 dernières années, la température moyenne au Vietnam a augmenté d'environ 0,5°C, avec une hausse plus sensible en hiver qu'en été, et plus importante au Nord qu'au Sud. La pluviosité annuelle était en baisse au Nord mais en hausse au Sud, notamment les pluies de contre-saison et les pluies torrentielles. De plus, la fréquence des vagues de froid dans le Nord a nettement diminué au cours des trois dernières décennies du XXe siècle : de 288 fois sur la période 1971-1980, elles ont chuté à 249 entre 1991 et 2000. À préciser que le nombre de jours de froid dit intense au Vietnam a été réduit en général, même si parfois, il y a eu des vagues de forte intensité d'une durée record comme celles survenues début 2008 et fin 2010.

La partie Sud du Centre essuie de plus en plus de tempêtes, surtout de typhons d'une intensité et au comportement non-conventionnel. Les vives-eaux se révèlent plus fréquentes dans le Sud. La canicule s'est fait plus souvent sentir sur la décennie 1991-2000, d'où de grandes sécheresses, notamment sur les hauts plateaux du Centre. L'année 2010 a été témoin de deux tendances météorologiques contradictoires : chaleur caniculaire à partir de la province de Quang Ngai (Centre) vers le Nord, où la température a augmenté de 3-4°C par rapport aux moyennes de saison, conjuguée à une arrivée tardive et un départ précoce de la saison des pluies ; alors que le Centre a dû essuyer continuellement des pluies abondantes, lesquelles ont engendré sept grandes crues survenues à partir de la province de Nghê An jusqu'à celle de Bình Thuân.

"En 2011, la saison des typhons débutera à partir du milieu de l'année, avec une fréquence et un nombre de tempêtes similaires à 2010. La température sera inférieure à la moyenne annuelle. En mai, le thermomètre devrait afficher des valeurs de 0,5-1°C de moins, en moyenne, que l'an dernier. Dans les provinces des hauts plateaux du Centre et du Sud occidental, des pluies de contre-saison sont prévues en mars et en avril", a informé Pham Van Ðuc, directeur général adjoint du Centre national de la météorologie.

Épée de Damoclès

Selon l'un des scenarii de l'Institut de météorologie, en 2100, la hausse du niveau des océans atteindra en moyenne 72,6 cm dans l'ensemble du pays par rapport à aujourd'hui, avec un pic dans la région allant de la province de Cà Mau à celle de Kiên Giang (Sud), soit + 82 cm ; et un minimum à Móng Cái (province de Quang Ninh, Nord), + 64 cm. D'après un autre scénario plus pessimiste, en 2100, l'élévation du niveau de la mer sera la plus sensible dans la région de Cà Mau à Kiên Giang (+ 105 cm) ; la moins importante à Móng Cái (+ 64 cm) ; avec une élévation moyenne de + 95,4 cm sur l'ensemble du littoral.

Si le niveau des océans augmente d'un mètre, cela signifie que 1.600 km² du delta du fleuve Rouge (soit 11% de sa superficie), 2.500 km² des régions littorales (3%) et 15.000 km² du delta du Mékong (40%) seront submergés.

Cependant, "nous ne devrons pas être pessimistes ou fatalistes sur la situation du changement climatique. Il faudra chercher des moyens de s'y adapter", a affirmé le Docteur Trân Thuc, directeur de l'Institut de sciences et de techniques de la météorologie.

Lors du colloque, les participants ont proposé au comité d'élaboration - au travers de la présentation des différents scénarios de changement climatique - d'examiner cette question et de l'évaluer en fonction de chaque région. Il s'agit en même temps de prévoir les impacts et les dégâts potentiels de ce phénomène inéluctable pour établir des programmes de résilience concrets pour chaque localité. De plus, les conférenciers ont demandé d'établir des normes d'évaluation pour perfectionner les mesures de résilience. Les politiques pour faire face au changement climatique devront protéger l'agriculture. Il apparaît également nécessaire de construire des bassins réservoirs d'eau douce pour contrer la sécheresse, faciliter l'irrigation et protéger les forêts de défense, dans l'optique aussi d'éviter l'érosion littorale.

"Le changement climatique affecte tous les secteurs car l'économie vietnamienne dépend encore étroitement de l'exploitation de la nature et de ses ressources", a souligné Lê Công Thành, directeur du Département général de la météorologie et du changement climatique.

Partageant les opinions des participants, Koos Neefjes, haut conseiller sur le changement climatique du PNUD, a constaté que l'adaptation au changement climatique est une importante question, car déplacer la population n'est pas chose évidente. Il faut donc que les organismes se concertent pour mettre en place des solutions utiles avant d'agir à l'emporte-pièce. Dans le même temps, il faut prévoir l'ampleur des catastrophes naturelles pour éviter ou du moins limiter les dégâts qu'elles pourraient engendrer.

Changement climatique
Un changement climatique correspond à une modification durable (de la décennie au million d'années) des paramètres statistiques (paramètres moyens, variabilité) du climat global de la Terre ou de ses divers climats régionaux. Ces changements peuvent être dus à des processus intrinsèques à la Terre, à des influences extérieures ou, plus récemment, aux activités humaines.
Le changement climatique anthropique est le fait des émissions de gaz à effet de serre engendrées par les activités humaines, modifiant la composition de l'atmosphère de la planète. À cette évolution viennent s'ajouter les variations naturelles du climat.
Dans les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC, en anglais Intergovernmental Panel on Climate Change, IPCC), le terme "changement climatique" fait référence à tout changement dans le temps, qu'il soit dû à la variabilité naturelle ou aux activités humaines.
u Au contraire, dans la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique, le terme désigne uniquement les changements dus aux activités humaines. La Convention-cadre utilise le terme "variabilité climatique" pour désigner les changements climatiques d'origine naturelle.
Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques
La convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), en anglais United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCCC), a été adoptée au cours du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992 par 154 États auxquels il faut ajouter la totalité des membres de la Communauté européenne. Elle est entrée en vigueur le 21 mars 1994. En 2004, elle était ratifiée par 189 pays. La CCNUCC est la première tentative, dans le cadre de l'ONU, de mieux cerner ce qu'est le changement climatique et comment y remédier.
Elle reconnaît trois grands principes :
- le principe de précaution,
- le principe des responsabilités communes mais différenciées,
- le principe du droit au développement.
La Convention reprend tous les principes contenus dans la Déclaration finale de Rio de Janeiro et dans l'Agenda 21, ainsi que les principes du droit international, au sein duquel elle n'est qu'un aspect. Cependant, elle ne comprend aucune cible juridiquement contraignante, les Parties s'étant laissé la possibilité de compléter la CCNUCC par des engagements ultérieurs dans le cadre d'un régime international. En 1997, certaines parties à la CCNUCC ont signé le Protocole de Kyoto qui est entrée en vigueur en 2005. Ce protocole doit néanmoins être négocié périodiquement, la première période d'engagement prenant fin en 2012. À cet effet, la dernière Conférence des parties, la Conférence de Copenhague (COP15), qui devait déboucher sur un accord global, n'a pas permis de dégager de consensus fort sur le régime climatique post-2012. Afin de dénouer l'impasse, la CP a "pris note" de l'Accord de Copenhague, négocié à huis clos par un petit groupe d'États, dont les États-Unis et les pays émergents. Aujourd'hui, les pourparlers entre les États portent essentiellement sur la question de savoir si le prochain régime climatique doit s'inscrire dans le cadre de l'Accord de Copenhague ou du Protocole de Kyoto.
(Source : Wikipédia)

TRUONG GIANG/CVN

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