Ces entreprises situées dans des quartiers populeux de la ville sont à l'origine de fortes pollutions, y compris sonore. Une situation difficile à régler en dehors d'une délocalisation, l'ancien plan d'aménagement de la capitale ayant disposés celles-ci en alternance avec des quartiers résidentiels...
C'est donc ainsi qu'en application d'une décision du Premier ministre, la capitale est parvenue pour l'essentiel à imposer, en dehors de quelques améliorations, une délocalisation à 25 de ces entreprises, dont plusieurs relevant de la grande industrie : la Société d'alcool de Hanoi (Halico), la Compagnie générale de textile et de confection de Hanoi (Hanosimex), celle de Textile du 8 mars... L'hôpital Dông Da est le seul à ne pas être concerné par cette mesure de délocalisation du fait qu'il sera équipé d'ici fin 2011 d'un système de traitement des déchets du Japon.
Selon une enquête menée par le Service des ressources naturelles et de l'environnement de Hanoi, il y a actuellement 422 établissements industriels occupant 887,7 hectares, dont 209 établissements intra-muros et au sein du chef-lieu de Son Tây sur 228,7 hectares de terrains. Les autres sont situés dans des quartiers très peuplés. Leur délocalisation rencontre plusieurs difficultés. Ainsi, le déplacement de nombre de ces entreprises implique pour celles-ci la nécessité de renouveler leur chaîne ou leurs outils de production, ce qui est un lourd investissement, d'autant plus problématique que la mobilisation des capitaux nécessaires est difficile actuellement. Autre problème, ces entreprises disposent d'un important foncier en pleine capitale, dans des quartiers où la valeur du mètre carré est particulièrement élevée, sinon astronomique. Comment les indemniser de leur droit d'occupation afin de leur éviter des pertes ? Un problème récurrent et incontournable pour Hanoi comme pour nombre d'autres localités du pays.
C'est par une décision du Premier ministre du 22 décembre 2010 que ce blocage a été réglé. Celle-ci, portant réglementation financière de la délocalisation des établissements polluants ou non-conformes au plan d'aménagement a expressément autorisé ces entreprises et autres unités économiques à céder leurs biens sur leurs terrains ainsi que leur titre d'occupation foncière, comme de garder ceux-ci en en faisant modifier la destination conformément au plan d'occupation des sols. Selon la commission de pilotage, ces dispositions permettent aux entreprises concernées de financer le coût direct comme indirect de leur délocalisation dont le renouvellement de leurs technologies.
Lentement
Mais bien que les politiques soient désormais remarquablement plus ouvertes, la délocalisation n'en reste pas moins difficile. La Société d'alcool de Hanoi (Halico) en est un bon exemple : son projet de délocalisation dans la zone industrielle de Yên Phong (Bac Ninh) remonte à 2005 et pourtant, son emménagement vient juste de s'achever. Le fait que la superficie de bâtiments à construire soit relativement grande (plus de dix hectares) en est une des raisons. Et puis, il fallait s'assurer que la région dispose de ressources en eau de bonne qualité. Enfin, le fait que le déplacement était associé à un renouvellement des technologies a allongé la durée de l'opération.
Afin d'accélérer la délocalisation des établissements polluants, Hanoi a défini précisément les tâches que chacun de ses services doit mener. Le Service de l'aménagement et de l'architecture doit revoir l'ensemble du plan d'aménagement, puis préciser aux entreprises concernées dans quelle zone d'aménagement elles devront s'implanter. Il devra rédiger la liste des éventuels établissements non-conformes au plan d'aménagement et qui nécessitent un traitement spécifique.
Le Service du commerce et de l'industrie a pour tâche de proposer, au choix des entreprises, leurs sites dans des zones ou complexes industriels. Pour qu'elles puissent finaliser rapidement leur déplacement et stabiliser leur production, la ville apporte une assistance en matière de démarches administratives pour l'obtention d'indemnités, la libération du foncier, la construction d'infrastructures... Elle veille à ce qu'elles disposent de sites dans les zones industrielles ou les complexes de production et de commercialisation possédant déjà les infrastructures nécessaires à une reprise et au développement de leur production. Hanoi a aussi pris une politique de récompense pour les entreprises ayant effectué rapidement une délocalisation réussie.
Espérons que l'ensemble de ces mesures contribuera à accélérer la mise en œuvre de ce plan de délocalisation.
Minh Phuong/CVN