Entre Trump et Greta Thunberg, Davos à l'épreuve du défi climatique

L'élite économique mondiale s'attèle à l'urgence climatique : le 50e Forum de Davos s'ouvre mardi 21 janvier avec le président américain Donald Trump et la militante écologiste Greta Thunberg, aux visions diamétralement opposées sur les défis environnementaux.

>>Des centaines d'activistes du climat en marche vers Davos

Un policier suisse sur le toit du Centre des congrès de Davos le 20 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans le cadre enneigé de la station de ski des Grisons (Suisse), le réchauffement climatique domine cette année le Forum économique mondial (WEF).
Donald Trump, aux convictions climato-sceptiques revendiquées, ouvrira le bal. Il doit faire son allocution quelques heures avant l'ouverture à Washington de son procès en destitution.
Il y a deux ans, l'imprévisible président américain avait été plutôt bien accueilli par les grands patrons rassemblés en Suisse, qui avaient retenu ses largesses fiscales plutôt que ses diatribes contre le libre-échange.
Donald Trump doit avoir à Davos des entretiens avec la présidente de la Commission européenne, ainsi qu'avec le président irakien, ce peu après l'assassinat en Irak d'un général iranien par les forces américaines.
Croisera-t-il aussi Greta Thunberg ? Invitée à Davos pour la deuxième année consécutive, la militante suédoise de 17 ans s'exprimera peu avant le président américain lors d'une table ronde, et ouvrira dans l'après-midi une session au titre sans équivoque : "Comment éviter l'apocalypse climatique".
L'occasion de sommer une nouvelle fois le monde des affaires d'agir face aux défis climatiques, et de trouver un auditoire peut-être plus réceptif.
Selon une enquête du WEF, quelque 750 responsables politiques et économiques classent les crises environnementales (météo extrême, perte de biodiversité...) en tête des risques mondiaux jugés les plus probables.
Et cette perception commence à avoir des conséquences sonnantes et trébuchantes : le gestionnaire d'actifs BlackRock, monstre financier pilotant 7.000 milliards d'USD, a annoncé la semaine dernière vouloir devenir un leader des investissements durables.

L'annonce pourrait faire des émules, à l'heure où se précise l'évaluation des coûts du changement climatique.
"Prise de conscience"
Selon un rapport dévoilé lundi 20 janvier par le WEF et le cabinet PwC, plus de la moitié de l'économie mondiale dépend de la nature et des écosystèmes.
Pour Chris Williamson, économiste de IHS Markit, "il y a clairement un changement d'atmosphère : certains avaient peut-être sous-estimé la rapidité de cette évolution et Davos accélérera peut-être cette pression" sur les milieux d'affaires.
Pour autant, des ONG présentes à Davos se gardent de tout triomphalisme : "Il y a une énorme progression de la prise de croissance au niveaux des grands patrons, mais le défi est de la traduire aux échelons inférieurs, au sein de groupes gigantesques" aux chaînes de production complexes, insiste auprès de l'AFP, Marco Lambertini, secrétaire général du WWF.
Le Forum de Davos, parfois taxé d'hypocrisie climatique en raison du ballet de jets, hélicoptères et limousines qu'il occasionne chaque année, entend montrer l'exemple en bannissant les ustensiles à usage unique, en montant des buffets sans viande...
Pour l'heure, la question climatique vient surtout aggraver des inégalités déjà "indécentes", insiste de son côté Oxfam. L'ONG, traditionnelle trouble-fête à Davos, a indiqué lundi 20 janvier que les 2.153 milliardaires du globe détenaient plus de richesses que 60% de la population mondiale.
"L'impact (du réchauffement climatique) sera plus dévastateur pour les plus pauvres", alors que "les super-riches sauront comment s'en affranchir", et "il y aura un apartheid climatique", assure Amitabh Behar, responsable d'Oxfam pour l'Inde présente à Davos.
La répartition des fruits de la croissance économique est une question d'autant plus brûlante que cette dernière restera "poussive" en 2020, selon le Fonds monétaire international (FMI), qui a revu lundi 20 janvier en baisse sa prévision pour l'année (à 3,3%).
Dans un pays en proie à une intense colère sociale, le Liban, la présence à Davos du chef de la diplomatie Gebran Bassil passe d'ailleurs très mal. Deux pétitions ont été lancées pour réclamer son annulation, et ont recueilli des milliers de signatures.

AFP/VNA/CVN

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