>>Les avocats de Trump présentent leur défense contre la destitution
Donald Trump est seulement le troisième président dans l'histoire des États-Unis à subir un procès en destitution. |
Plutôt discret ces derniers jours, le 45e président des États-Unis, qui est seulement le troisième dans l'histoire du pays à subir d'affront d'un tel procès, a affiché un certain optimisme, conscient que les républicains, majoritaires au Sénat, devraient faire bloc pour lui garantir un acquittement.
"Je n'ai jamais vu un Parti républicain aussi fort et uni qu'actuellement", a-t-il écrit dimanche sur Twitter.
La veille, son équipe légale avait soumis sa première "réponse" à l'acte d'accusation pour abus de pouvoir et entrave au travail du Congrès. Dans ce texte, les principaux avocats du milliardaire new-yorkais, Jay Sekulow et Pat Cipollone, dénoncent "une dangereuse attaque contre le droit des Américains à choisir librement leur président".
L'affaire a éclaté en septembre, quand un lanceur d'alerte a attiré l'attention sur un coup de fil au cours duquel Donald Trump avait demandé à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky d'enquêter sur son potentiel adversaire démocrate à la présidentielle de novembre, Joe Biden.
La Chambre des représentants, dominée par les démocrates, a mené l'enquête et inculpé en décembre l'ex-magnat de l'immobilier d'avoir exercé un chantage sur le président ukrainien, en conditionnant une invitation à la Maison Blanche et une aide militaire cruciale à l'annonce d'une telle enquête.
"L'acte d'accusation est constitutionnellement irrecevable" et "ne comporte aucun crime ou violation de la loi", répondent les avocats du président.
"Position absurde"
Ils nient en outre les faits qui lui sont reprochés, arguant que Donald Trump a finalement rencontré Volodymyr Zelensky en septembre à l'ONU et que l'aide militaire a été débloquée - même si entre-temps, le scandale avait éclaté.
Recruté par l'équipe présidentielle à grand renfort de communication, le constitutionnaliste Alan Dershowitz a lui avancé une autre ligne de défense: même s'il était démontré que le locataire de la Maison Blanche avait bien tenté d'imposer un tel donnant-donnant à Kiev, ce ne serait pas un crime.
Dans leur argumentaire écrit soumis samedi, les démocrates de la Chambre appellent le Sénat à "éliminer la menace que le président fait peser sur la sécurité nationale".
Avec ou sans témoins?
Un autre bras de fer est engagé sur la durée et le déroulement du procès, qui s'est formellement ouvert jeudi mais entrera mardi 21 janvier dans le vif du sujet.
L'opposition réclame la convocation de quatre témoins-clés, dont le chef de cabinet de la Maison Blanche Mick Mulvaney et l'ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton.
En face, le chef des républicains au Sénat Mitch McConnell, qui assume d'être en "totale coordination" avec la présidence, semble vouloir expédier le procès sans témoins, si possible en deux semaines.
Avec 53 sénateurs-jurés sur 100, les républicains devraient non seulement acquitter leur président, mais ils sont aussi théoriquement en mesure de remporter toutes les batailles de procédure, même si une poignée de conservateurs sont courtisés par les démocrates pour qu'ils accèdent à leur demande de témoins.
Un procès sans témoins ni documents "serait un simulacre de procès", a protesté Adam Schiff.
"Je veux que ce procès soit fini aussi rapidement que possible", a rétorqué sur la chaîne Fox News le sénateur conservateur Lindsey Graham. "Je veux que le peuple des États-Unis choisisse le prochain président, pas un tribunal d'impeachment".
Interrogé sur les attentes de Donald Trump, il a répondu : "Il espère pouvoir prononcer le discours sur l'état de l'Union et parler de ce qu'il veut faire en 2020 et les quatre prochaines années".
Un discours prévu le 4 février, deux semaines après l'ouverture des débats.
AFP/VNA/CVN