>>La formation professionnelle en quête d’attrait
>>La formation professionnelle doit être fonction des besoins du marché
La formation professionnelle doit être fonction des besoins du marché. |
Selon le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, à côté des bons résultats dans le développement de l’enseignement professionnel, il reste encore de sérieuses lacunes.
D’une manière générale, la qualité de la formation ne satisfait pas à la demande du marché du travail, notamment dans les professions dites «exigeantes». Il en résulte un grand écart par rapport aux pays développés, du monde mais aussi de la région Sud-Est asiatique.
Il n’existe pas encore de grandes écoles professionnelles spécialisées dans chaque métier ou pour chaque région. La plupart des établissements d’enseignement technique sont modestes en matière de capacité d’accueil (surtout ceux des centres urbains), d’échelle de formation, de conditions d’études et de travaux pratiques. La formation professionnelle est loin d’être conforme au besoin des entreprises des zones industrielles et franches, des régions économiques et des secteurs de pointe.
Malgré une augmentation rapide du réseau d’établissements d’enseignement professionnel, leur répartition géographique est hétérogène, au détriment souvent des zones rurales. Et les programmes de formation et équipements pédagogiques ne sont souvent pas actualisés.
En particulier, l’investissement public dans l’enseignement technique n’est pas à la hauteur du rythme de croissance de ces établissements, ainsi que des exigences d’amélioration de la qualité de la formation. Les investissements ne sont pas bien ciblés selon les métiers clés, surtout ceux du secteur des hautes technologies. Les liens entre établissements professionnels et entreprises ne sont pas étroits. Les activités d’information et d’orientation professionnelle auprès des jeunes ne sont guère dynamiques…
L'enseignement professionnel donne la priorité aux établissements ruraux. Photo : Huu Viêt/VNA/CVN |
Objectifs à l’horizon 2020
Face à cette situation, le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales a promulgué la Stratégie de développement des ressources humaines et le Plan national en la matière pour la période 2011-2020, avec comme priorité la formation professionnelle qui devrait contribuer pour une part importante à mener à bien l’œuvre d’industrialisation et de modernisation du pays.
Entre 2011 et 2015, environ 10 millions de personnes devraient être formées (dont 4,7 millions de ruraux), plus 15.000 autres qui deviendront des enseignants techniques.
En 2015, le pays devrait compter 190 écoles techniques supérieures, 300 écoles secondaires et 920 centres de formation professionnelle.
Un quart des enseignants des écoles techniques supérieures devront être agrégés ou docteurs. Le taux d’enseignants par apprenants dans les écoles techniques supérieures et les écoles secondaires devrait être de 1/25...
De 2016 à 2020, environ 11,2 millions de personnes devraient être professionnellement formées, dont un million de travailleurs ruraux chaque année.
En 2020, le pays devrait recenser 230 écoles techniques supérieures, 400 écoles secondaires et 960 établissements de formation professionnelle. De plus, il s’agira d’acquérir et d’appliquer des programmes pédagogiques et des logiciels d’enseignement venant de pays développés de l’ASEAN (au moins 70 métiers concernés) et du monde (45 autres).
La formation professionnelle est loin d’être conforme au besoin des entreprises des zones industrielles et franches, des régions économiques et des secteurs de pointe. Photo : Huu Viêt/VNA/CVN |
Que faire pour atteindre ces objectifs ?
Le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales a souligné la nécessité de renforcer les conditions pour assurer la qualité, de diversifier les modalités de formation, de renouveler programmes et méthodes de formation, de moderniser installations et équipements pédagogiques.
Par ailleurs, ledit ministère a collaboré avec plusieurs pays développés avec comme objectif d’étudier leurs expériences en matière d’enseignement technique. Il s’agira aussi d’encourager des universités et des écoles supérieures de ces pays à investir ou à coopérer avec des établissements vietnamiens. Sans oublier d’intensifier l’échange de programmes de formation et d’enseignants techniques, le transfert de technologies et de méthodes pédagogiques, la coopération dans la recherche scientifique, l’application des avancées scientifiques et technologies pour améliorer la formation professionnelle.
Il importe également d’investir dans les infrastructures et les équipements pédagogiques en faveur des centres de formation professionnelle des 62 districts les plus pauvres du pays. Les autres bénéficiaires sont nombreux : 30 districts ayant un taux de 30% à 50% de familles pauvres ; 74 autres de régions montagneuses, frontalières, insulaires ou peuplées d’ethnies minoritaires ; 116 districts de la plaine ; 9 écoles secondaires d’art et d’artisanat…
En particulier, la priorité sera donnée aux établissements ruraux. Apprenants et enseignants recevront des assistances de l’État en matière de frais d’études et de salaires, et même de logement dans les régions reculées.
Hoàng Minh/CVN