Enquête pour terrorisme après la disparition de l’avion de Malaysia Airlines

La Malaisie a lancé une enquête pour terrorisme après la disparition samedi 8 mars d’un Boeing 777 de Malaysia Airlines avec 239 personnes à bord, dont des passagers mystérieux qui auraient utilisé des passeports volés, tandis que le FBI américain va envoyer des enquêteurs.

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Les inquiétudes liées à une possible attaque terroriste ont augmenté après l’annonce par le gouvernement d’une enquête sur quatre personnes suspectes à bord du vol MH370 faisant la liaison entre Kuala Lumpur et Pékin. Parmi eux, au moins deux passagers ont utilisé des passeports européens volés.

"Nos services de renseignement ont été mobilisés et bien sûr les agences de contre-terrorisme (...) de tous les pays concernés ont été informées", a déclaré dimanche 9 mars le ministre malaisien des Transports, Hishammuddin Hussein.

Le vol MH370, qui transportait 227 passagers de 14 nationalités, dont 153 Chinois et quatre Français, et 12 membres d’équipage, semble avoir perdu le contact avec le contrôle aérien quelque part entre l’Est de la Malaisie et le Sud du Vietnam, sans avoir envoyé de signal de détresse.

Il avait disparu des écrans radars samedi 8 mars vers 01h30 (17h30 GMT vendredi 7 mars), soit environ une heure après son décollage.

Alors que les opérations de recherche maritimes et aériennes n’ont pour l’instant pas permis de localiser l’appareil, Malaysia Airlines a souligné dimanche 9 mars "craindre le pire".

Des avions vietnamiens à la recherche de l'avion disparu

Des avions vietnamiens à la recherche de l’appareil avaient repéré samedi 8 mars deux traînées parallèles de carburant de 15 à 20 km de long en Mer Orientale, toujours présentes dimanche 9 mars. Mais les navires arrivés sur place n’ont pas trouvé trace du Boeing, selon un haut responsable vietnamien.

"Nous n’avons pas pu localiser, voir quoi que ce soit", a de son côté déclaré dimanche 9 mars le patron de l’aviation civile malaisienne Azharuddin Abdul Rahman.

Si l’avion s’est abimé en mer, il pourrait s’agir de la catastrophe aérienne la plus meurtrière d’un avion de ligne depuis 2001, date de l’accident d’un Airbus A-300 d’American Airlines qui avait fait 265 morts aux États-Unis.

Les spéculations se sont multipliées autour des deux passagers aux passeports volés.

Un Autrichien du nom de Christian Kozel et un Italien du nom de Luigi Maraldi apparaissent sur le manifeste, mais aucun d’eux n’était à bord, selon des responsables, et tous les deux se seraient fait voler leur passeport, respectivement en 2012 et 2013.

"Nous sommes au courant des informations sur le vol de deux passeports. Nous n’avons pas trouvé de lien avec le terrorisme, bien que ce soit trop tôt et en aucune façon définitif", a déclaré un responsable américain à Washington.

Selon la presse américaine, les États-Unis, qui avaient trois ressortissants à bord, vont dépêcher des agents et des experts du FBI pour enquêter.

"Juste parce que (les passeports) ont été volés ne veut pas dire que les voyageurs étaient des terroristes", a tempéré un haut responsable du département de la Sécurité intérieure des États-Unis au Los Angeles Times, notant qu’ils pouvaient simplement être des "voleurs".

Samedi 8 mars, le Premier ministre malaisien Najib Razak, interrogé sur l’éventualité d’une action terroriste, avait noté que le gouvernement étudiait "toutes les possibilités" mais qu’il était "trop tôt pour spéculer".

Désarroi des familles

Des opérations de recherche maritimes et aériennes ont été lancées par plusieurs pays.

Des militaires vietnamiens à la recherche de traces de l’avion de Malaysian Airlines disparu, le 8 mars entre l’Est de la Malaisie et le Sud du Vietnam.
Des militaires vietnamiens à la recherche de traces de l’avion de Malaysian Airlines disparu, le 8 mars entre l’Est de la Malaisie et le Sud du Vietnam.

La Chine, le Vietnam, la Malaisie et les Philippines ont déployé navires, avions ou hélicoptères. Les États-Unis ont également envoyé un destroyer avec deux hélicoptères à bord.

L’avion, un Boeing 777-200 de plus de onze ans avec un pilote employé par Malaysia Airlines depuis 1981, transportait 227 passagers dont deux enfants en bas âge, et 12 membres d’équipage malaisiens, selon la compagnie.

Parmi eux, outre les 153 Chinois et quatre Français (dont trois élèves du lycée français de Pékin), se trouvaient 38 Malaisiens, sept Indonésiens, six Australiens et trois Américains.

Vingt employés d’une société texane de semi-conducteurs (12 Malaisiens et 8 Chinois) étaient à bord.

Les familles des passagers attendaient toujours dans l’angoisse dimanche 9 mars dans un hôtel près de l’aéroport de Pékin.

"La compagnie ne nous a pas contactés, c’est un ami qui nous a prévenus", a déclaré une femme en pleurs, dont le beau-frère était à bord.

Si la catastrophe était confirmée, ce pourrait être l’accident le plus grave d’un Boeing 777, qui a connu un seul crash mortel en 19 ans d’histoire, avec trois morts à l’aéroport de San Francisco en juillet 2013.

Malaysia Airlines (MAS) a enregistré peu d’accidents. Le pire désastre de ses 66 ans d’histoire avait eu lieu en 1977, lorsqu’un appareil s’était écrasé dans le Sud de la Malaisie après un détournement, faisant 100 morts.

AFP/VNA/CVN

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