Ayant connu une nette aggravation depuis le début de la semaine, l'épaisse couche de pollution recouvrait le 21 février 1,43 million de kilomètres carrés, soit un sixième de la superficie du pays, selon des chiffres du gouvernement rapportés par des médias d'État.
Étaient concernées les provinces extrêmement industrialisées du Hebei, du Shanxi, du Shandong et du Liaoning, ainsi que la région entourant la capitale chinoise.
Les voitures circulent dans le smog à Shijiazhuang, capitale de la province du Hebei (Nord de la Chine), le 23 février. |
À Pékin, la densité de particules de 2,5 microns de diamètre (PM 2,5), les plus nocives, a dépassé le 22 février les 360 microgrammes par mètre cube, selon l'ambassade américaine.
Ce niveau est certes très inférieur aux pics de plus de 670 microgrammes enregistrés en janvier dans la ville, mais reste tout de même 14 fois plus élevé que le plafond de 25 microgrammes préconisé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour une exposition de 24 heures.
De fait, les avenues de la capitale chinoise étaient drapées le 23 février d'un épais brouillard grisâtre, qui estompait les contours d'immeubles situés à quelques centaines de mètres et obscurcissait la lumière du jour tableau habituel des "airpocalypses" dont les grandes métropoles chinoises sont désormais familières.
Une "alerte orange" a été déclarée le 21 février par la municipalité de Pékin, qui a appelé à réduire l'usage des automobiles et à porter des masques de protection, tout en ordonnant d'interrompre la production dans au moins 36 usines de la capitale.
Environ 570 centrales à charbon
sont programmées ou en construction
Sur 39 grandes agglomérations du Nord du pays, la moitié souffraient d'une concentration de particules PM 2,5 dépassant les 150 microgrammes par m3, et celle-ci dépassait les 250 microgrammes dans au moins sept villes, selon les chiffres du ministère de la Protection environnementale, cités par l'agence Chine nouvelle.
Selon les prévisions des autorités météorologiques chinoises, le smog ne devrait commencer à de se dissiper dans les régions concernées qu'à partir du 27 février, avec l'apparition de vents censés le balayer en partie.
La Chine, deuxième économie de la planète et premier marché automobile mondial, voit son environnement menacé par ses nombreuses industries polluantes, son trafic routier en constante expansion et son laxisme pour protéger les écosystèmes.
En outre, le pays tire plus de 70% de son énergie de la combustion du charbon, ce qui en fait le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, et il continue de s'équiper en sources d'énergie polluantes. Selon Greenpeace, 570 centrales à charbon sont programmées ou en construction en Chine.
AFP/VNA/CVN