En visite en Égypte, le roi d’Arabie saoudite annonce un pont pour relier les deux pays

L'Égypte et l'Arabie saoudite se sont mis d'accord le 8 avril pour construire un pont sur la mer Rouge reliant les deux pays, un projet extravagant qui vient une nouvelle fois illustrer le soutien apporté par Ryad au régime du président Abdel Fattah al-Sissi.

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Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi (gauche) et le roi Salman d’Arabie saoudite, le 7 avril 2016, au Caire, en Égypte.
Photo : Reuters/VNA/CVN

Le projet a été dévoilé par le roi Salmane d'Arabie saoudite, au deuxième jour de sa visite au Caire, peu avant la signature de plusieurs accords et mémorandums d'accords pour une valeur totale de plusieurs centaines de millions de dollars.

Ryad compte parmi les principaux soutiens du président Sissi et, depuis que l'ex-chef de l'armée a destitué en 2013 son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi, l'Arabie saoudite a apporté des milliards de dollars en aide pour une économie égyptienne en lambeaux.

"Je me suis mis d'accord avec mon frère, son excellence le président (Sissi) pour la construction d'un pont entre nos deux pays", a indiqué le roi d'Arabie lors d'une conférence de presse. Sa visite au Caire, qui doit durer cinq jours, est la première depuis son intronisation début 2015.

"Cette décision historique, qui va relier les continents africain et asiatique, est un saut qualitatif qui va augmenter les échanges commerciaux entre les deux continents à des niveaux sans précédents", a souligné le monarque.

M. Sissi, tout sourire aux côtés du souverain, a ensuite proposé que le pont porte le nom du roi Salmane ben Abdel Aziz. Peu auparavant, il avait remis au monarque la plus haute décoration conférée par l'État égyptien, l'ordre du Nil.

Aucun détail n'a cependant été donné sur l'emplacement exact du pont ni la date à laquelle devrait débuter sa construction.

Un tel projet avait déjà été évoqué par le passé, notamment sous l'ex-président Hosni Moubarak, renversé en 2011 par une révolte populaire.

Des milliers de touristes saoudiens se rendent chaque année en Égypte, tandis que des milliers d'Égyptiens effectuent chaque année le pèlerinage à La Mecque. Le riche royaume pétrolier accueille par ailleurs des centaines de milliers de travailleurs égyptiens.

"Fraternité et solidarité"

Le roi d'Arabie Saoudite Salmane (gauche) et le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi lors de la signature d'accords bilatéraux au Caire le 8 avril 2016 sur une photo diffusée par les services de la présidence égyptienne.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les deux chefs d'État ont ensuite assisté à la signature de 17 accords et mémorandums d'accords.

Parmi les projets annoncés, figurent la construction d'une centrale électrique à l'ouest du Caire d'une valeur de 100 millions de dollars (87,6 millions d'euros), ainsi que la construction de "neuf complexes résidentiels" dans la péninsule du Sinaï pour un coût total de 120 milliards de dollars (105 milliards d'euros), selon un communiqué gouvernemental.

Les deux parties ont également signé un accord de 250 milliards de dollars (219 milliards d'euros) pour la création d'une "université Salmane Ben Abdel Aziz", dans la ville d'Al-Tur, dans le sud du Sinaï.

L'ambassadeur saoudien au Caire, Ahmed Qattan, a indiqué pour sa part sur Twitter que des accords d'investissements, "d'un montant surprenant", seraient également signés le 9 avril.

Le 6 avril, un responsable du gouvernement égyptien avait indiqué que les deux pays signeraient au cours de cette visite des accords d'une valeur totale de 1,7 milliard de dollars (1,4 milliard d'euros).

Dans la soirée, le monarque a rencontré le cheikh Ahmed Al-Tayeb, grand imam d'Al-Azhar, prestigieuse institution de l'islam sunnite. Ils ont discuté "des moyens de renforcer la coopération et la coordination pour propager un (islam) modéré et la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme", selon un communiqué de l'institution.

Pour l'Arabie saoudite sunnite, l'Égypte reste un allié stratégique, au moment où Ryad connaît de graves tensions avec l'Iran chiite, en rapport notamment avec les conflits en Syrie et au Yémen.

L'Égypte avait annoncé en mars 2015 que son aviation et sa marine participaient à la coalition arabe menée par les Saoudiens contre les rebelles chiites au Yémen, et s'était engagée à mettre des troupes à disposition pour une intervention au sol si nécessaire.

La presse égyptienne a cependant évoqué ces derniers mois des tensions avec Ryad, notamment en raison de la réticence égyptienne à s'engager activement dans la coalition.

"La nature privilégiée des relations égypto-saoudiennes (...) nous permettra de faire face ensemble aux défis communs et de lutter contre quiconque essaie de porter atteinte à la sécurité arabe", a tenu à souligner M. Sissi le 8 avril, soulignant les liens "de fraternité et de solidarité" entre les deux pays.

AFP/VNA/CVN

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