En quête d'appui en Syrie, Erdogan menace l'Europe d'une vague migratoire

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé samedi 29 février l'Europe d'une nouvelle vague migratoire, cherchant ainsi à obtenir un appui occidental face au régime syrien auquel Ankara a infligé de lourdes pertes en réponse à des attaques contre les forces turques.

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Des migrants attendent du coté turc de la frontière avec la Grèce, le 29 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon les Nations unies, au moins 13.000 personnes, dont "des familles et de jeunes enfants", étaient massées le long de la frontière entre la Turquie et la Grèce, où la situation était tendue avec des échauffourées entre policiers grecs tirant des grenades lacrymogènes et migrants jetant des pierres.

"Nous n'allons pas fermer les portes", a déclaré le président turc samedi matin 29 février, alors que dans la nuit de jeudi 27 février à vendredi 28 février, la Turquie avait décidé lors d'un conseil de sécurité extraordinaire de plus empêcher les migrants qui essayaient de se rendre en Europe de franchir la frontière.

Des milliers de personnes, dont des femmes et des enfants, campaient près du poste-frontière de Pazarkule (Kastanies, côté grec), se blottissant autour de braseros de fortune en espérant qu'Athènes les laisserait passer, ont constaté des correspondants de l'AFP.

Des migrants affrontent des policiers grecs à la frontière entre la Grèce et la Turquie à Pazarkule, dans la province d'Edirne.

En dépit des vents violents, d'autres migrants ont choisi de gagner la Grèce par les îles en mer Egée, où 180 personnes sont parvenues entre vendredi 28 février et samedi matin 29 février.

Samedi 29 février, un canot pneumatique transportant des Gambiens et des Congolais s'est échoué sur le rivage rocheux de Lesbos. Secoués par la traversée et récitant des prières, les 27 rescapés, dont une femme enceinte, ont été recueillis par des bénévoles.

UE "préoccupée"

Le ministre turc de l'Intérieur a affirmé que près de 50.000 migrants étaient entrés en Europe depuis la province turque d'Edirne (Nord-Ouest) depuis vendredi 28 février, un chiffre invérifiable qui semble surévalué par rapport à ce que les journalistes de l'AFP ont constaté.

Face à cette situation qui réveille le souvenir des centaines de milliers de personnes qui sont arrivées en Europe par la Turquie en 2015, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a exprimé samedi 29 février sa "préoccupation".

Elle a indiqué que l'UE était prête à "fournir un appui supplémentaire" à la Grèce et la Bulgarie qui, voisines de la Turquie, se sont barricadées.

Athènes a déclaré samedi avoir empêché 4.000 personnes d'entrer "illégalement" sur le territoire grec, ajoutant que 136 migrants avaient été arrêtés dans la région d'Evros.

AFP/VNA/CVN

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