>>"Conséquences graves" si le coronavirus entre en RPDC, avertit Kim Jong Un
>>Coronavirus : niveau de menace maximum pour l'OMS
L'hôpital de Creil, dans l'Oise, le 28 février. |
Cette initiative "nous permettra de prendre toutes les décisions qui s'imposent" pour éviter la propagation du virus, a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran.
"En France, une nouvelle étape de l'épidémie est franchie et nous passons désormais au stade 2 (sur un total de 3, ndlr) : le virus circule sur notre territoire et nous devons freiner sa diffusion", a-t-il affirmé, lors d'une visite vendredi 28 février à Crépy-en-Valois (Oise), où enseignait le premier Français décédé des suites de l'infection.
Depuis fin janvier, 57 patients atteints de la maladie Covid-19 ont été recensés en dans le pays. Pour l'heure, le bilan est de deux morts (un enseignant français de 60 ans dont le décès a été annoncé mercredi et un touriste chinois de 80 ans), douze guérisons et une quarantaine de malades hospitalisés.
En attendant d'éventuelles mesures, le ministre de la Santé, lui-même médecin, a rappelé l'importance des "petits gestes qui font une grande protection".
"Je recommande désormais, et pour une période qui reste à déterminer, d'éviter la poignée de mains", a-t-il dit, en indiquant que le contact des mains était un important vecteur de contamination.
"Plusieurs +clusters+ (cas groupés, ndlr) sont identifiés" à travers le territoire, a-t-il rappelé. Le principal se trouve dans l'Oise, avec "18 cas" vendredi soir 28 février, soit "six de plus" que jeudi 27 février. Plusieurs sont liés à une base militaire de Creil.
"Des mesures ont été immédiatement prises sur la base de Creil pour limiter les risques de transmission: annulation des activités collectives et suspension des déplacements professionnels depuis ou à destination de la base", a tweeté la ministre de la Défense Florence Parly.
Infographie expliquant les différents type d'hôpitaux habilités à prendre en charge des patients atteints de COVID-19. |
Outre l'Oise, il y a "six cas à Annecy" (contre quatre recensés jeudi 27 février), "six cas qui concernent des voyageurs qui rentraient de voyage organisé en Egypte" (contre deux recensés jeudi 27 février) et "deux cas à Montpellier", selon Olivier Véran.
"Il reste douze cas en revanche isolés et en cours d'investigation", a-t-il poursuivi. Parmi ces cas, l'un a été détecté à Rouen, avait annoncé un peu plus tôt l'Agence régionale de santé (ARS) de Normandie.
"Cas de force majeure"
M. Véran a rappelé l'importance des "mesures-barrière" pour éviter la propagation du virus : "Lavez-vous les mains, éternuez dans votre coude, utilisez des mouchoirs à usage unique".
"Le masque est inutile si vous n'êtes pas malade, si vous n'avez pas été (en) contact proche de personnes malades et que le port du masque ne vous a pas été recommandé", a-t-il souligné.
Un salarié emballe des masques de protection respiratoire dans l'usine Valmy, à Mably (Loire), le 28 février. |
L'OMS (Organisation mondiale de la santé) a relevé vendredi 28 février à son degré maximum le niveau de la menace liée au nouveau coronavirus dans le monde, en le portant à "très élevé".
Face à cette situation, le gouvernement français a annoncé de nouvelles mesures pour les entreprises et les salariés.
Pour les entreprises, le coronavirus sera "considéré comme un cas de force majeure", a annoncé le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, après une réunion avec les partenaires sociaux au ministère du Travail.
Il y aura des "possibilités de recours à l'activité partielle" et un "étalement des charges sociales et fiscales pour les entreprises qui en auront besoin".
De son côté, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a annoncé qu'"autour de 2.000 élèves" restaient actuellement chez eux au lieu d'aller à l'école, car rentrés d'une zone touchée par le coronavirus.
Un chiffre qui "va augmenter la semaine prochaine" puisque deux des trois zones scolaires sont actuellement en vacances et que l'une d'entre elles reprendra les cours lundi 2 mars.
M. Blanquer n'a pas exclu la fermeture d'établissements scolaires au cours des prochaines semaines.
Les parents d'enfants confinés pourront être "mis en arrêt maladie" sans jour de carence et avec une prise en charge au titre des indemnités journalières de Sécurité sociale, selon la ministre du Travail Muriel Pénicaud.
Sur le pont depuis plusieurs semaines, le personnel médical s'est également inquiété. Christophe Prudhomme, président de l'Association des médecins urgentistes (Amuf) a souligné qu'"avec un système sous tension, la moindre surchauffe risque d'entraîner une rupture".
En Ile-de-France, "15 millions de masques sont en cours de déploiement", a affirmé le directeur de l'ARS, Aurélien Rousseau lors d'une conférence de presse commune avec le préfet de police de Paris Didier Lallement, la maire de Paris Anne Hidalgo et le préfet de région Michel Cadot.