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La France est touchée par une panne massive chez l'opérateur Orange, le 2 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En visite à Tunis avec Jean Castex, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et le secrétaire d'État chargé du Numérique, Cédric O, vont rentrer précipitamment à Paris pendant la nuit. Ils doivent tenir une réunion de crise jeudi 3 juin matin, a annoncé Matignon.
Cette réunion interministérielle, présidée par M. Darmanin depuis Beauvau, aura lieu "jeudi 3 juin matin tôt" et rassemblera en visio-conférence les préfets, a précisé le ministère de l'Intérieur.
La panne affectait de nombreuses lignes fixes dans différentes régions, "suite à un incident technique sur un routeur", a indiqué le service de presse du groupe Orange qui n'avait toujours pas rétabli la situation vers 00h30.
L'opérateur a invité les utilisateurs à renouveler leurs appels, éventuellement via un mobile, pour joindre les services d'urgence, ou d'utiliser leurs numéros temporaires.
Dès 18h00, des dysfonctionnements massifs ont été signalés aux quatre coins du pays, entraînant de grosses difficultés pour les services de secours. Des numéros d'urgence alternatifs, fixes ou mobiles, ont été mis en place, et diffusés sur les réseaux sociaux par les pouvoirs publics.
"Il devait être autour de 18h00 et tous les Samu ont commencé à alerter de problèmes dans les centres d'appels. Les gens ne parvenaient pas à accéder au service, des appels n'arrivaient pas, d'autres se coupaient en pleine conversation...", a expliqué François Braun, président du syndicat Samu-Urgences de France et médecin urgentiste.
"Très vite, on a fait un petit tour de France et on a constaté que presque tous les départements étaient touchés", ajoute-t-il. François Braun explique que traditionnellement "il y a un pic d'appels le soir vers 19h". "On ne sait pas quelles conséquences cette panne aura, c'est encore trop tôt pour le dire".
Le Samu reçoit un appel toutes les secondes au niveau national.
"C'est identifié"
Olivier Véran et Jean Castex à l'Élysée, le 2 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'incident affecte de manière "partielle mais significative la réception des appels d'urgence 15/17/18/112 sur l'ensemble du territoire national", a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Invité au 20h de TF1, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a indiqué que la panne était "manifestement due à un problème de maintenance". Cette opération "organisée par (l'opérateur) Orange aurait provoqué des pannes assez aléatoires, avec jusqu'à 30% de baisse dans certains départements", selon le ministre.
Olivier Véran a invité "les gens à se rendre sur le site internet de leur préfecture pour appeler les numéros locaux".
"C'est identifié, on est mobilisés à fond pour que le service soit rétabli dans les plus brefs délais", a souligné un porte-parole d'Orange en début de soirée.
Bouygues Telecom et Altice, la maison-mère de SFR, ont également fait état de perturbations. De source proche du dossier, on a exclu tout "piratage" informatique.
Une panne informatique avait touché l'opérateur belge Proximus début janvier, perturbant les numéros d'urgence en Belgique pendant toute une nuit.
"C'est inacceptable"
En Nouvelle-Aquitaine, comme dans de nombreuses autres régions, tous les départements étaient touchés par la panne mercredi 2 juin. Certaines préfectures, comme celles de Dordogne et Creuse, conseillent de se rendre dans des permanences : casernes, gendarmerie, commissariat, centres hospitaliers.
"Une panne affecte les numéros d'urgence", a prévenu sur Twitter l'agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France. "Si votre appel au 15 n'aboutit pas, renouvelez-le sans discontinuer (...). Ne saturez pas les lignes et n'appelez que pour des urgences établies".
Les centres d'urgence ont renvoyé vers des lignes de téléphone fixe. "Pour les demandes de secours et en cas de difficulté, renouvelez l'appel via un autre opérateur ou une ligne fixe", ont tweeté les pompiers de la Manche. "Si la difficulté persiste, appelez les #sapeursPompiers au 02 14 16 80 18".
"C'est inacceptable", a lancé Patrick Goldstein, chef du Samu du Nord, sur BFMTV. "C'est une source d'ennui maximum, surtout quand ça touche l'ensemble des services. Tous le monde en même temps et à l'échelle nationale, c'est quand même une première".
"Il faut espérer qu'Orange répare ça très vite" a lancé sur la chaîne d'information Patrick Pelloux, le président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf). "Ce qui nous inquiète, c'est que des gens appellent pour des arrêts cardiaques, des accidents (...) Il faut qu'on puisse répondre le plus vite possible. Il y a un véritable problème de mise en danger d'autrui."