>>Surveillance stricte des substances agro-alimentaires à risques
>>Aggravation drastique des sanctions concernant les substances interdites
>>Élevage : il faut sanctionner sévèrement les vendeurs de substances interdites
À Hô Chi Minh-Ville comme ailleurs dans le pays, les scandales alimentaires défraient la chronique. Pourtant, la Loi sur la sécurité sanitaire des aliments adoptée en 2010 prévoit d’assurer que les produits alimentaires ne sont pas nocifs pour la santé et la vie humaine, de leur production et leur transformation jusqu’à leur distribution et leur commercialisation.
La santé est l’affaire de tous. |
Photo : Lê Duc Hoanh/VNA/CVN |
Trois ministères - Santé, Agriculture et Développement rural, Industrie et Commerce - organisent et mettent en application les programmes de surveillance et de prévention des incidents d’origine alimentaire. Cependant, la législation actuelle ne permet pas encore d’assurer des «repas sûrs pour les habitants», la mise en place d’un comité d’inspection et de contrôle avec la participation des trois ministères concernés se heurtant à certaines difficultés.
Créer un organisme de gestion spécialisé
Au regard de cette inertie, Hô Chi Minh-Ville a la ferme intention de prendre les devants, avec la mise sur pied d’un comité spécialement chargé des questions liées à la sécurité sanitaire des aliments. «Hô Chi Minh-Ville aura un organisme professionnel indépendant pour gérer l’hygiène des aliments. Cet organe rassemblera de nombreux experts qui travailleront dans un laboratoire spécialisé afin de contrôler et d’assurer la sécurité alimentaire», a annoncé Nguyên Thành Phong, président du Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville, lors d’une récente séance de travail avec Dinh La Thang, membre du politburo du Parti communiste du Vietnam (PCV) et secrétaire du Comité municipal du PCV, et la direction du Service municipal de la santé.
pour les contrevenants
Avec l’entrée en vigueur le 1er juillet 2016 du nouveau Code pénal, adopté fin 2015 par l’Assemblée nationale, les infractions à la réglementation des substances interdites dans le secteur alimentaire lato sensu - de l’élevage à la vente - seront passibles d’amendes, comme aujourd’hui, mais beaucoup plus importantes, voire d’une peine d’emprisonnement pouvant aller d’un à 20 ans.
La production, la détention, le commerce et l’utilisation de substances interdites dans la production, le traitement et la conservation d’aliments par une personne connaissant leur toxicité seront sanctionnés d’une peine d’un à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 50 à 200 millions de dôngs.
En cas de conséquences graves, les peines seront fortement aggravées avec, en particulier, des peines de trois à sept ans d’emprisonnement en cas de décès d’une personne, jusqu’à 15 ans en cas de deux décès, et jusqu’à 20 ans en cas de trois décès et au-delà, outre une amende de 200 à 500 millions de dôngs et ce, bien sûr, sans préjudice des intérêts civils.
Une initiative soutenue par les responsables de différents secteurs. «Ce comité chargé spécifiquement de la sécurité sanitaire des aliments résoudra rapidement les problèmes en la matière, sachant qu’il y aura un gain considérable de temps, les différents services n’ayant plus besoin d’échanger pour donner leurs conclusions. De plus, la personne à la tête de ce comité devra être entièrement libre de ses décisions pour régler ces questions en totale indépendance, sans devoir en référer au préalable aux autorités», a renchéri Nguyên Van Binh, ancien directeur d’une agence vétérinaire de la ville.
D’après un responsable du Service municipal des affaires intérieures, assurer l’hygiène des aliments dans la ville est un problème majeur qui concerne la vie et la santé d’une population de 10 millions d’habitants. Actuellement, les responsabilités de gestion entre les différents services se chevauchent. Par conséquent, en dépit du renforcement des inspections et des sanctions contre les infractions, le délit de production ou de vente de produits alimentaires non conformes aux normes hygiéniques sévit toujours. «La création d’un tel organisme est indispensable pour améliorer l’efficience et l’efficacité de la gestion de l’État dans ce secteur important. Ses fonctions et tâches sont à l’étude, l’optique étant que cet organisme soit un centre de gestion synchronique, unifié, de contrôle strict de la sécurité sanitaire des aliments», a-t-il dit.
Le Service municipal des affaires intérieures s’est vu confier la mission de diriger - en coordination avec les services concernés - l’élaboration du projet de création d’un tel organisme, lequel relèvera du Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville. Ce plan devrait être rapporté à la Permanence du Comité populaire municipal avant le 15 mai prochain, avant d’être soumis au Premier ministre.
Haro sur les produits nocifs pour la santé
«D’ici la fin du 2e trimestre 2016, nous empêcherons l’utilisation de toutes sortes de produits de contrebande destinés à l’agriculture : antibiotiques, produits phytosanitaires, engrais et autres substances interdites», a informé le vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural Vu Van Tám, lors de la conférence sur le «Renforcement de la gestion de l’hygiène des aliments dans le secteur agricole», qui a eu lieu les 13 et 14 avril à Hô Chi Minh-Ville.
Dans l’immédiat, les autorités agricoles doivent mettre fin immédiatement à l’utilisation du salbutamol dans l’élevage et des substances interdites dans le secteur alimentaire.
Et le vice-ministre Vu Van Tám de conclure : «Les services compétents du secteur procéderont régulièrement à des inspections inopinées au sein des établissements d’élevage et de transformation des aliments. Il s’agira aussi d’abattre les porcs auxquels les éleveurs ont administré des substances interdites. En outre, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural demandera aux localités d’informer largement les consommateurs des établissements de production certifiés en matière de sécurité sanitaire des aliments».