>>Après les attentats, Hollande veut "détruire" l’organisation État islamique, traque d’un suspect
La présidente du Front national, Marine Le Pen, le 15 novembre à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La Hongrie, connue pour sa ligne intransigeante à l’égard des migrants, s’est empressée d’établir un lien. Son Premier ministre, le populiste Viktor Orban, a dénoncé lundi 16 novembre les terroristes qui "ont exploité les migrations de masse" en se mélangeant à la foule des réfugiés.
La chancelière allemande Angela Merkel doit faire face dans son pays à une contestation croissante de sa politique d’ouverture aux migrants, dont près d’un million sont attendus cette année.
Parmi les voix qui s’élèvent en Europe pour réclamer la fermeté à l’égard des migrants figurent des responsables politiques de pays pourtant proportionnellement peu mis à contribution dans l’accueil des migrants venus des Balkans, comme la France, où la chef de l’extrême droite (opposition) a appelé à "l’arrêt immédiat" des arrivées, ou encore la Pologne.
Marine Le Pen a ainsi estimé que les craintes de voir des terroristes potentiels se mêler aux migrants étaient "une réalité malheureusement concrétisée".
Le chef de la diplomatie polonaise, Witold Waszczykowski, le 16 novembre à Varsovie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En Pologne, où un nouveau gouvernement conservateur et eurosceptique est au pouvoir, le chef de la diplomatie, Witold Waszczykowski, a proposé de renvoyer les migrants syriens se battre chez eux.
Ceux qui, empruntant les voix maritimes très périlleuses pour rejoindre l’Europe, "sautent de leurs bateaux gonflables avec leur iPad à la main" et cherchent en premier à recharger leur téléphone portable, pourraient tout aussi bien repartir combattre l’EI dans leur pays, a-t-il estimé.
Plus de 800.000 migrants sont arrivés en Europe par la mer depuis le début de l’année, en majorité depuis le Moyen-Orient.
Avant les attentats de Paris, de nombreux pays d’Europe centrale et de l’Est rechignaient ou refusaient d’accueillir les réfugiés, tentant de les repousser en érigeant des clôtures ou en les orientant vers des États voisins.
Et aux États-Unis, trois États, le Texas, l’Alabama et le Michigan, ont annoncé le 16 novembre leur refus d’accueillir des réfugiés syriens dans l’espoir d’éviter des attentats. Pourtant le pays n’a prévu d’accueillir qu’un nombre limité de réfugiés.
Les responsables allemands appellent dans ce contexte au calme. Plusieurs ministres, dont celle de la Défense Ursula von der Leyen, ont enjoint les Allemands à ne pas mélanger la problématique des réfugiés avec celle du terrorisme.
Un message également martelé le 16 novembre par le président américain Barack Obama : "Les gens qui fuient la Syrie sont ceux qui souffrent le plus du terrorisme", a-t-il dit.