>>L'enquête progresse, trois des kamikazes déjà identifiés
>>Attentats à Paris : le sport également à l'arrêt
>>Attentats de Paris : le conflit syrien ne peut être circonscrit
"Le premier objectif détruit était utilisé par Daech (acronyme de l'EI en arabe) comme poste de commandement, centre de recrutement jihadiste et dépôt d'armes et de munitions. Le deuxième objectif abritait un camp d'entraînement terroriste", a détaillé le ministère dans un communiqué.
Photo fournie par l'Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense (ECPAD) française montrant un avion de combat Rafale décollant des Émirats arabes unis pour bombarder Raqa. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Douze appareils, dont dix chasseurs, ont été engagés simultanément à partir des Émirats arabes unis et de la Jordanie. La France dispose respectivement de six Rafale et six Mirage 2000 dans ces deux pays.
"Planifiée sur des sites préalablement identifiés lors des missions de reconnaissance réalisées par la France, cette opération a été conduite en coordination avec les forces américaines", a précisé le ministère.
L'EI a revendiqué le 14 novembre la vague d'attentats de vendredi soir 13 novembre à Paris, qui ont fait au moins 129 morts et plus de 350 blessés.
Le président français François Hollande avait averti le 14 novembre que son pays serait "impitoyable" sur tous les terrains, intérieur et extérieur, après les attentats qu'il a qualifiés "d'acte de guerre".
Les frappes au soir du 15 novembre sont sans commune mesure avec les quatre précédents raids français, qui ont mobilisé beaucoup moins de chasseurs et avaient visé des sites plus au sud en Syrie à Deir Ezzor.
La France, qui participe depuis un an à la coalition internationale contre l'EI en Irak, a décidé en septembre d'élargir ses opérations à la Syrie. Elle affirme avoir gardé son autonomie de décision dans le choix des cibles dans ce pays alors qu'elle est pleinement associée à la coalition internationale en Irak dirigée par Washington.
Les premières frappes françaises en Syrie en septembre avaient ciblé deux centres d'entraînement de jihadistes suceptibles de mener des attaques en Europe. Les cibles ont ensuite été élargies à des sites pétroliers exploités par l'EI et ce dimanche à un poste de commandement.
La France, qui veut intensifier ses opérations en Syrie, va pouvoir bénéficier, outre le renseignement réuni par ses propres avions de reconnaissance depuis un mois, d'une coopération accrue avec les Américains en la matière.
Le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian et son homologue américain Ashton Carter ont convenu dimanche d'augmenter le partage de renseignement lors d'un entretien téléphonique.
"On travaille à l’intensification des frappes", a-t-on souligné dans l'entourage de M. Le Drian.
"Sur ce terrain, nous avançons bien grâce aux patrouilles de reconnaissance (françaises) qui se muliplient et grâce à l’ouverture de plus en plus nette de nos amis américains", a-t-on ajouté, en parlant d'un "tournant" depuis les attentats.
Depuis deux jours, le travail est "beaucoup plus nourri" avec les États-Unis pour l'identification des cibles, a-t-on poursuivi, notant qu'un "certrain nombre de malentendus" se sont dissipés.
La France va aussi déployer en décembre le porte-avions Charles-de-Gaulle dans le Golfe qui, avec 24 appareils à bord, triplera sa capacité de frappes. Elle continue en revanche d'exclure toute intervention militaire au sol.