>>Hillary Clinton domine le premier débat démocrate
>>Hillary Clinton affirme que sa campagne n'est pas affectée
"Waouh, sacrée semaine n'est-ce pas ?", a lancé tout sourire le 23 octobre la candidate à une réunion de femmes démocrates à Washington. Un peu plus tard, c'est radieuse qu'elle a été acclamée par quelques milliers de personnes à un meeting en plein air à Alexandria, tout près de Washington.
"On a dit beaucoup de choses sur moi, mais jamais que je suis quelqu'un qui abandonne !" a déclaré Hillary Clinton. "Je ne suis pas candidate pour un troisième mandat de Barack Obama, ni un troisième mandat de Bill Clinton, je suis candidate pour mon premier mandat !". Les trophées s'accumulent pour la démocrate, qui fêtera le 26 octobre ses 68 ans.
La candidate démocrate à la Maison Blanche Hillary Clinton. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le 13 octobre, celle qu'on disait peut-être rouillée livre une prestation impeccable au premier débat démocrate des primaires, devant 15 millions de téléspectateurs. Le 15, son équipe confirme une levée record de fonds au trimestre précédent. Le 21, son rival potentiel Joe Biden, le vice-président de Barack Obama, renonce à se présenter.
Et le 22 octobre, l'ancienne secrétaire d'État réalise un sans-faute lors de 11 heures d'audition au Congrès, sans rien concéder aux républicains qui l'accusent de négligence dans les attaques contre la mission diplomatique de Benghazi (Libye) en 2012.
Sans compter le retrait de la course cette semaine de deux candidats démocrates plus ou moins symboliques. Et le soutien officialisé le 23 octobre d'une grande fédération syndicale de fonctionnaires (AFSCME). Quand elle a confirmé en avril dernier sa candidature, la démocrate était l'archi-favorite de l'investiture démocrate pour succéder à Barack Obama : plus de 60% des démocrates la choisissaient.
Mais la candidate a ensuite été fragilisée par l'affaire de sa messagerie privée, utilisée exclusivement lorsqu'elle était secrétaire d'État malgré les consignes officielles. Elle tombe à 40% des voix démocrates en septembre, son avance rognée par le sénateur indépendant socialiste Bernie Sanders, qui rassemble des foules dix fois plus grandes qu'elle.
«Prête à la bataille»
Le dernier cycle a inversé la tendance. La foule a ovationné Hillary Clinton quand son ami et gouverneur de Virginie, Terry McAuliffe, l'a présentée au meeting en lançant : "Pas mal, ces 11 heures d'audition !"
Son équipe de campagne pressait vendredi auprès de la presse le thème de la "combattante". Pour ses proches, les épreuves des derniers jours ont rappelé aux Américains les qualités fondamentales d'Hillary Clinton : une femme d'État solide, battante et expérimentée.
"Les républicains et d'autres ont voulu la tester, mais Hillary Clinton est prête à la bataille", a dit à Alexandria son porte-parole Brian Fallon. Il indique que la candidate est désormais plus libre de parler du fond au lieu d'être sur la défensive, les droits des femmes devant être un thème des prochaines semaines.
Le 23 octobre, elle a répété ses attaques frontales contre la National Rifle Association, le puissant lobby des armes à feu.
Les démocrates sont-ils soulagés ? «C'est vrai, l'été a été difficile mais elle est en train de revenir, elle a été très présidentielle dans le débat», dit Jeremy Dickie, employé d'une ONG, 24 ans, présent au meeting.
Mais les campagnes présidentielles sont pleines de rebondissements, et l'élection de novembre 2016 est encore loin. Au Congrès, les républicains ne semblaient pas disposés à abandonner l'affaire Benghazi. L'affaire des messages d'Hillary Clinton reste une menace. Le FBI enquête pour déterminer si des informations classées secrètes ont été compromises sur le serveur privé de l'ex-secrétaire d'État. Une inculpation serait terrible, même si Barack Obama a déjà publiquement conclu que le système n'avait pas posé de problème de sécurité nationale. Et il reste cinq débats télévisés démocrates, le prochain le 14 novembre. Il serait imprudent de dire, comme pour son mari Bill en 1992, qu'elle est la «come-back kid» et que les primaires sont déjà gagnées. Mais le chemin de l'investiture est plus dégagé qu'à aucun moment depuis l'été, dans ce qui est devenu un match entre elle et Bernie Sanders. Sa courbe de sondages a déjà commencé à rebondir, et l'inflexion devrait se poursuivre mathématiquement avec le renoncement de Joe Biden.
AFP/VNA/CVN