Marquant son implication dans la campagne électorale pour les européennes, M. Sarkozy a également réitéré son refus de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), et agité une nouvelle fois la menace d'une "taxe carbone".
En matière bancaire, "la France veut que l'Europe se dote d'un comité des régulateurs bancaires, avec de vrais pouvoirs de sanction", a déclaré le chef de l'État français, qui ne cesse depuis le début de la crise d'afficher sa volonté de "moraliser le capitalisme". "Je veux que l'Europe soit exemplaire sur la régulation financière, sur la réglementation des fonds spéculatifs, sur les paradis fiscaux, sur les rémunérations des dirigeants et des opérateurs financiers, sur le partage de la valeur. Parce que si sur ces sujets l'Europe n'est pas capable de donner l'exemple, si elle n'est pas capable de s'exprimer d'une seule voix et d'une voix forte dans les négociations internationales, alors à quoi sert-elle ?," a-t-il lancé.
Il a aussi souhaité que "l'Europe ait une vraie force de négociation face à ses fournisseurs" de gaz, après plusieurs crises dues à des interruptions de livraisons russes via l'Ukraine, en raison de différends entre ces 2 pays. "L'Europe doit se battre pour bâtir une vraie politique de l'énergie qui ne soit pas seulement une politique de la concurrence. Je veux porter l'idée d'une centrale européenne d'achat du gaz, pour que l'Europe ait une vraie force de négociation face à ses fournisseurs", a déclaré M. Sarkozy. "C'est comme cela que l'Europe peut être véritablement utile. C'est à cela que l'Europe doit servir", a-t-il ajouté, sans détailler davantage sa proposition.
M. Sarkozy a également réitéré sa menace d'une "taxe carbone" pour lutter contre le "dumping écologique", et assuré que la France se battrait "avec ses 26 partenaires européens pour obtenir un accord mondial ambitieux dans le changement climatique".
Enfin, il a répété son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'UE, estimant que cette dernière devait avoir "des frontières" et ne pas "se diluer dans un élargissement sans fin".
AFP/VNA/CVN